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L’Asie assurera la moitié de la production mondiale d’ici 2050

(Keystone-ATS) Les pays asiatiques devraient contribuer à 55% de la production économique mondiale à l’horizon 2050 et leurs marchés boursiers et obligataires sont “en bonne voie” de représenter près de 30% du total mondial d’ici 2030.

Cette évolution est à mettre au crédit d’un recentrage vers des activités durables, indique le laboratoire d’idées de Credit Suisse mardi dans une étude intitulée “Asia in Transition”.

Avec l’avènement d’une nouvelle classe moyenne, les économies émergentes de la région ont tendance à se détourner d’un modèle de croissance basé sur la production industrielle tournée vers l’export à une société de services, assurent les analystes de Credit Suisse.

Au cours des 30 dernières années, l’Asie – exception faite du Japon – a contribué à hauteur de 19 billions (milliers de milliards) de dollars au produit intérieur brut (PIB) mondial, en termes nominaux. Sa part à la production globale est passée de 14% en 1988 à plus d’un tiers (36%).

Désormais en quête de durabilité, le marché asiatique est cependant confronté à une série d’obstacles, au nombre desquels figurent une population vieillissante, un crédit balbutiant, la dégradation environnementale et l’opportunisme politique.

Reste que selon les experts de la banque aux deux voiles, les exportations asiatiques vont continuer de progresser, mais seront complétées par une activité économique orientée vers les marchés indigènes ou régionaux.

Chine moins portée vers l’export

L’augmentation des coûts salariaux devrait se traduire par une diminution de l’hégémonie chinoise en matière d’exportations au profit d’économies émergentes moins coûteuses et industriellement florissantes comme le Vietnam ou le Bangladesh.

Les économies asiatiques se distinguent par un haut niveau d’épargne, qui devrait selon les experts de Credit Suisse financer de plus en plus la consommation. A cela s’ajoute le moindre attrait des taux d’intérêt, le vieillissement de la population et l’avènement d’une classe moyenne.

Selon les projections des économistes, la part des économies asiatiques émergentes dans les marchés des actions, des obligations privées et de la dette souveraine devrait progresser ces douze prochaines années de 20%, 17% et 13% à respectivement 29%, 29% et 20%.

Exprimé en dollars, l’apport de capitaux se chiffre à 65 billions pour la capitalisation boursière, 33 billions pour le marché obligataire primaire et 10 billions pour les emprunts d’État, précise l’étude.

Population plus engagée

“Au cours des 10-15 prochaines années, les populations des marchés émergents vont probablement adopter une culture d’investissement de plus en plus engagée”, prédisent les économistes du numéro deux bancaire helvétique.

Par ailleurs, on devrait assister à une institutionnalisation des investissements domestiques, à mesure que croîtront les actifs sous gestion des assurances et des caisses de pension. “Les afflux soutenus de portefeuilles étrangers maintiendront une source supplémentaire de demande pour les actions et les obligations” de la région.

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