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L’assaillant de Hambourg connu pour être un extrémiste islamiste

Le maire de Hambourg Olaf Scholz et le ministre de l'intérieur de la ville Andy Grote déposent des fleurs sur le lieu de l'attaque. KEYSTONE/EPA/MARIUS ROEER sda-ats

(Keystone-ATS) L’auteur de l’attaque au couteau qui a fait un mort et six blessés vendredi à Hambourg était connu de la police pour sa proximité avec l’islam radical, ont indiqué les autorités. Mais ses motivations restent incertaines, car il était aussi instable psychologiquement.

“Il était connu comme islamiste mais pas comme djihadiste”, a précisé samedi le ministre de l’Intérieur de la ville-Etat Andy Grote

Les premiers éléments de l’enquête semblent indiquer qu’il a agi seul, même si la police ne peut, à ce stade, exclure qu’il ait bénéficié de complicités, a déclaré de son côté le chef de la police de Hambourg, Ralf Martin Meyer.

Demandeur d’asile palestinien

Âgé de 26 ans, l’homme a poignardé plusieurs personnes avant de prendre la fuite et d’être arrêté par la police.

Selon Andy Grote, il s’agit d’un demandeur d’asile palestinien qui n’a pu être expulsé car il n’avait pas de papiers d’identité. La police allemande avait déclaré vendredi que l’agresseur était né aux Emirats arabes unis et était arrivé en mars 2015 en Allemagne depuis la Norvège.

Placé en détention

“L’agresseur était connu des services de police. Des renseignements montraient qu’il s’était radicalisé”, a dit Andy Grote. “D’autre part, il semblait avoir des problèmes psychologiques”.

“A notre connaissance (…), aucun élément ne permettait de considérer qu’il représentait un danger immédiat”, a ajouté le ministre de l’Intérieur de Hambourg.

Malgré les doutes sur la santé mentale de l’homme, la justice de Hambourg a décidé samedi de le placer en détention à l’issue de sa garde à vue et non en hôpital psychiatrique.

“Aucun élément tangible” n’a été identifié pour permettre d’atténuer sa responsabilité, a indiqué la porte-parole du parquet local Nana Frombach. L’homme a parlé de son parcours, mais a refusé de s’exprimer sur les motivations de son acte, a-t-elle souligné.

“Courage civique” salué

La chancelière Angela Merkel, qui est en vacances et brigue un quatrième mandat à l’occasion des élections législatives du 24 septembre, a pour sa part salué le “courage civique” des habitants qui ont cerné l’agresseur et ont jeté des chaises et d’autres objets dans sa direction, facilitant son interpellation.

La décision de Mme Merkel d’ouvrir en 2015 les portes du territoire allemand à plus d’un million de réfugiés en provenance de Syrie et d’autres pays musulmans a provoqué un vif débat dans le pays et contribué à l’ascension du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD).

Mais le bloc conservateur CDU-CSU s’est bien remis des pertes subies l’an dernier aux élections régionales et se positionne en grand favori des législatives, avec 13 à 17 points d’avance sur les sociaux-démocrates.

Interrogations autour des migrants

Les interrogations autour des migrants ressurgissent malgré tout dans le pays.

Le fait que l’agresseur n’ait pu être expulsé faute de documents d’identité est un point politiquement est délicat pour les autorités allemandes. Le lien a commencé en effet à être fait avec l’attentat djihadiste au camion-bélier contre le marché de Noël à Berlin en décembre (12 morts).

Il avait été commis par un demandeur d’asile tunisien, Anis Amri, qui était dans une situation juridique identique : débouté mais non expulsable car sans documents en règle.

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