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L’attaque de Notre-Dame commis par néophyte radicalisé récemment

Inséré professionnellement, l'assaillant n'avait jamais été condamné et n'avait jamais montré à ses proches de signe de radicalisation, a déclaré François Molins. KEYSTONE/AP/CHRISTOPHE ENA sda-ats

(Keystone-ATS) L’attaque de policiers par un étudiant algérien ayant laissé une vidéo d’allégeance à Daech, mardi sur le parvis de Notre-Dame à Paris, est un acte isolé commis par un “néophypte” radicalisé récemment. C’est ce qu’a indiqué le procureur de Paris, François Molins.

L’homme de nationalité algérienne, vivant en France en situation régulière, a été mis en examen et écroué samedi après-midi par un juge d’instruction antiterroriste pour “tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d’atteinte aux personnes”.

Réaction des policiers “appropriée”

A 16h18, l’assaillant a attaqué trois jeunes policiers – deux hommes et une femme -, frappant l’un d’eux d’un coup de marteau au niveau de la nuque en criant “C’est pour la Syrie”. Un policier a alors fait feu pour neutraliser l’assaillant, le blessant au flanc.

“Les policiers victimes ont adopté une réaction tout à fait appropriée à l’attaque terroriste dont ils ont été la cible”, a poursuivi François Molins, précisant que l’assaillant était également en possession de deux couteaux.

Farid Ikken, né en Algérie en janvier 1977 et étudiant en sciences de la communication à Metz, était inconnu des services spécialisés, sans contact connu avec des personnes présentes sur le théâtre irako-syrien.

Inséré professionnellement, il n’avait jamais été condamné et n’avait jamais montré à ses proches de signe de radicalisation. “C’est donc l’apparence du profil d’un néophyte, que les services de lutte contre le terrorisme redoutent tout autant que les profils aguerris”, a dit François Molins, évoquant une “menace endogène”.

Fragilité et isolement

Farid Ikken était diplômé en journalisme d’une université suédoise où il avait étudié de 2008 à 2010 avant de retourner en Algérie, puis de venir étudier en France.

Interrogé par les enquêteurs, un frère et un cousin de l’assaillant vivant en France ont décrit un homme “sérieux, discret, calme, issu d’une famille kabyle peu pratiquante”. Un ami d’enfance a analysé son geste “comme une conséquence de sa fragilité due à une situation personnelle et sociale isolée”, a poursuivi le procureur.

François Molins a décrit un homme ayant un “intérêt très marqué pour les thèses de Daech”, au regard des éléments notamment découverts dans son ordinateur portable.

Au cours de sa garde à vue, Farid Ikken a reconnu les faits et s’est défini comme “un musulman sunnite” ayant “une pratique plutôt dure depuis environ 10 mois” de manière solitaire, “à l’exclusion de tout contact avec d’autres personnes”.

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