Des perspectives suisses en 10 langues

L’Etat de Genève ne veut plus de nettoyeurs sous-payés chez lui

L'Etat de Genève ne veut plus participer indirectement à la sous-enchère salariale du secteur du nettoyage (Photo prétexte). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) L’Etat de Genève ne veut plus participer indirectement à la sous-enchère salariale du secteur du nettoyage. Il a fixé des règles aux entreprises privées qui s’occupent de la propreté de ses bâtiments. La qualité des prestations passe désormais avant le prix.

En 2015, des cas de sous-enchère salariale étaient apparus. “Cette situation m’avait profondément choquée”, a déclaré lundi le conseiller d’Etat Serge Dal Busco. Le magistrat et ses services ont alors entamé des discussions avec les syndicats et l’association des entrepreneurs en nettoyage pour trouver une solution.

Il a finalement été convenu de modifier les pondérations des critères d’adjudication lors de l’analyse des offres que l’Etat de Genève reçoit. Jusqu’à peu, le prix des prestations de nettoyage constituait l’élément essentiel quand il s’agissait de départager les candidats. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

L’Etat de Genève va dès octobre prochain exiger une formation minimale pour les personnes qui nettoient ses bâtiments. Le canton a ainsi la garantie que les gens seront mieux payés tout en assurant de meilleurs services. Cette formation de base implique une soixantaine d’heures de cours délivrées par les entreprises.

Donner l’exemple

“En résumé, nous allons insister davantage sur le mieux disant, en laissant de côté le moins-disant”, a souligné M. Dal Busco. Le magistrat espère que l’impulsion donnée par l’Etat de Genève, qui est un gros client, fera tache d’huile et permettra de généraliser “les bonnes pratiques” dans le secteur du nettoyage.

Yves Mugny, secrétaire syndical d’Unia, a salué l’initiative. “Nous ne sommes pas au bout du chemin”, a-t-il toutefois averti. L’effort de l’Etat permettra d’augmenter la rétribution horaire de 19 francs à 19,80 francs. A ce niveau, le salaire des nettoyeurs reste souvent insuffisant, surtout s’ils travaillent à temps partiel.

Voir plus loin

Pour M. Mugny, il faudrait qu’un plus grand nombre d’employés obtiennent un CFC. Ils gagneraient ainsi plus. Le syndicaliste souhaiterait aussi “que l’entier des marchés publics suive la démarche”, rappelant, à titre d’exemple, qu’une entité comme l’aéroport n’était pour le moment pas concernée.

Les entreprises de nettoyage, de leur côté, devraient également profiter des nouvelles règles mises en place par l’Etat de Genève. “Le système repose sur une éthique et est équitable pour tous”, a fait savoir Pascal Raemy, président de l’Association genevoise des entrepreneurs en nettoyage et de services.

L’Office des bâtiments de l’Etat de Genève (OBA) gère un parc immobilier de 1900 bâtiments et environ 200 contrats de nettoyage. Les appels d’offres pour le nettoyage des locaux de l’Etat sont régulièrement renouvelés. Une trentaine de sites sont mis en soumission chaque année.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision