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L’Etat et les caisses de pension devraient aider l’industrie

Hans Hess, président de Swissmem, est en faveur d'une formation duale pour adultes (archives). KEYSTONE/SIGGI BUCHER sda-ats

(Keystone-ATS) La numérisation et le franc fort placent l’industrie suisse devant des défis. Pour le président de Swissmem, l’argent des caisses de pension devrait servir à financer les risques et l’aide de l’Etat est nécessaire pour mettre en place une formation duale pour adultes.

Plus de la moitié des entreprises suisses dans le secteur de l’industrie des machines, des équipements électriques et métaux (MEM) ont subi une baisse de leur bénéfice en 2016, a déclaré Hans Hess, président de la faîtière Swissmem dans une interview au SonntagsBlick. Leur résultat est trop faible pour investir suffisamment, a-t-il ajouté.

Il y a beaucoup d’argent en Suisse. Mais, selon lui, la prise de risque est trop basse et cet argent n’est pas mis à disposition des firmes innovantes. “Je milite déjà depuis longtemps pour qu’un seul pourcent des fonds des caisses de pension puisse être utilisé” dans ce sens, explique Hans Hess.

Au niveau des employés de la branche, le président de Swissmem estime que cela ne suffit plus de faire “un peu” de formation continue. On doit plutôt se faire à l’idée que les collaborateurs auront plusieurs métiers dans leur vie.

C’est pourquoi il faudrait mettre sur pied un nouveau système de formation duale pour adultes. “L’économie ne peut pas le faire seule”, ajoute Hans Hess. L’Etat doit travailler côte à côte avec les partenaires sociaux ou les instituts de formation.

Selon lui, le chômage coûte de toute façon plus que le recyclage. Une meilleure mise en réseau de l’industrie et des hautes écoles est “un thème important”.

Pas de désindustrialisation

Hans Hess n’estime cependant pas que l’industrie des machines court à sa perte. Si l’abandon du taux plancher de l’euro en 2015 a fait perdre environ 13’000 emplois à la Suisse, le président de l’organisation est convaincu qu’il ne s’agit pas de “désindustrialisation”.

Selon lui, cette situation est une chance pour l’innovation, qui est l’énergie vitale de l’industrie. Si certains emplois disparaissent, d’autres se créent, ajoute Hans Hess. Avec un espoir: “Que la numérisation permette de créer plus de postes, qu’elle en fait perdre”.

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