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L’Europe veut renflouer ses banques pour affronter la crise

(Keystone-ATS) L’Europe veut remanier le second plan d’aide à la Grèce, avec un effort nettement accru des créanciers privés, priés de renoncer à la moitié de leurs créances. Les ministres des Finances ont évalué samedi à plus de 100 milliards d’euros les besoins de recapitalisation pour permettre aux banques d’absorber ce choc.

Résumant le “nouveau plan grec” sur lequel portent les discussions pour éviter la banqueroute au pays, le ministre belge des Finances Didier Reynders a évoqué “un effort substantiel de la Grèce à nouveau”, “un effort des Etats européens” et “aussi un effort du secteur privé”, c’est-à-dire les banques.

Sur ce dernier volet, les grands argentiers de la zone euro ont déjà convenu vendredi soir de demander de nouveaux efforts “substantiels” aux banques, a indiqué leur chef de file, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker.

La moitié de la dette effacée

Leur condition: qu’elles acceptent d’effacer “au moins” la moitié de la valeur des dettes grecques qu’elles détiennent, contre 21% initialement prévu en juillet. Un négociateur a indiqué à l’AFP que les tractations menées avec les représentants des banques se passaient plutôt bien et les gouvernements étaient “confiants” qu’un accord sera trouvé.

La zone euro s’appuie sur un rapport de la troïka des bailleurs de fonds de la Grèce (UE, FMI et BCE), selon lequel les banques doivent accepter des pertes de 50% à 60% pour que la dette grecque soit viable.

Renforcer les banques

En contrepartie de l’effort attendu des banques, les ministres des Finances des 27 ont identifié samedi les besoins en recapitalisation du secteur bancaire pour amortir le choc: un début de consensus s’est dégagé autour de 107 à 108 milliards d’euros, selon une source proche du dossier.

Mais après près de dix heures de discussions difficiles, les ministres se sont séparés sans accord global sur le plan de recapitalisation. Certains pays dans le viseur des marchés, comme l’Italie et l’Espagne, ont semblé rechigner face aux exigences.

L’accord final, portant aussi sur le type de financement, privé, étatique ou européen, est attendu au plus tôt lors du sommet de l’UE de dimanche.

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