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L’ex-président guatémaltèque Otto Perez sera jugé pour corruption

Dans le box des accusés, Otto Perez (à gauche) devrait être accompagné par son ancienne vice-présidente Roxana Baldetti (à droite), plusieurs de ses anciens ministres, ainsi que des chefs d'entreprises et des particuliers (archives). KEYSTONE/AP/MOISES CASTILLO sda-ats

(Keystone-ATS) Otto Perez, ex-président du Guatemala sera jugé pour corruption, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. L’homme a été poussé vers la sortie en 2015 après trois années au pouvoir.

Impliqué dans un dossier de fraude fiscale, Otto Perez sera jugé pour enrichissement personnel, association de malfaiteurs et fraude douanière, a indiqué le juge Miguel Angel Galvez en lisant l’acte d’accusation, à l’issue d’une audience marathon de trois jours.

L’ancien chef de l’Etat a écouté la lecture des charges sans laisser apparaître la moindre réaction, dans une petite salle de la Cour suprême du Guatemala.

Le juge n’a pas précisé la date de ce procès. La justice doit d’abord déterminer quelles preuves seront recevables à l’audience. De même, le président Perez et ses co-accusés peuvent faire appel de cet acte d’accusation.

En détention préventive

Dans le box des accusés, M. Perez devrait être accompagné par son ancienne vice-présidente Roxana Baldetti, plusieurs de ses anciens ministres, ainsi que des chefs d’entreprises et des particuliers.

M. Perez et Mme Baldetti sont placés en détention préventive depuis 2015, après avoir été contraints de démissionner de leurs fonctions. Ils sont soupçonnés d’avoir été les chevilles ouvrières d’un gigantesque réseau de corruption, baptisé “la Linea”, dans le cadre duquel ils touchaient des pots-de-vin de chefs d’entreprises en échange du non paiement par ceux-ci des taxes dues sur les importations.

Refus du parlement

Après le départ forcé de M. Perez, c’est un acteur comique sans aucune expérience politique, Jimmy Morales, qui a été élu à la tête de l’Etat guatémaltèque, sur le slogan “ni corrompu, ni voleur”.

Soupçonné depuis de financement illégal de sa campagne, le président Morales est toujours protégé par l’immunité due à ses nouvelles fonctions. Le parlement a refusé de la lever en septembre.

La levée de l’immunité avait été demandée le 25 août par le Parquet et la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (Cicig), mission spéciale des Nations unies chargée d’enquêter sur les affaires de corruption.

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