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L’ex-président malien et sa famille réfugiés au Sénégal

(Keystone-ATS) L’ex-président malien Amadou Toumani Touré a quitté Bamako avec sa famille pour se réfugier à Dakar, au Sénégal voisin. Dans le même temps, une vingtaine de responsables civils et militaires arrêtés en début de semaine ont été relâchés.

M. Touré, 63 ans, et sa famille ont quitté Bamako à bord de l’avion présidentiel sénégalais. Il n’était pas possible dans l’immédiat de savoir si l’ancien président, renversé par des militaires en mars et qui a ensuite formellement démissionné en avril, allait demeurer dans ce pays ou y résider temporairement avant d’aller vers une autre destination.

D’après des sources concordantes, ATT a été confronté à l’aéroport de Bamako à des soldats mécontents de lui, qui voulaient s’opposer à son départ du Mali. Selon une source militaire, la famille Touré a quitté le Mali avec l’accord du capitaine Amadou Haya Sanogo, chef des putschistes qui, officieusement, étaient opposés au départ à l’étranger de M. Touré.

Le président sénégalais Macky Sall, en visite à Paris, avait affirmé mercredi que l’ex-président Touré se trouvait alors sur le territoire de la résidence de l’ambassade du Sénégal à Bamako.

Son départ du Mali a quasiment coïncidé avec la libération de 22 responsables civils et militaires qui avaient été arrêtés en début de semaine, selon la junte et une source du ministère de la défense. La plupart de ces responsables ont été ou sont considérés comme des proches de l’ancien président.

Mais la gendarmerie affirme que ces personnes sont toujours sous le coup d’enquêtes et susceptibles de poursuites judiciaires. Elle assure que des armes ont été découvertes chez certains d’entre eux.

M. Touré a été renversé le 22 mars, à cinq semaines de la présidentielle, par des militaires qui l’accusaient d’incurie dans la gestion de la crise en cours dans le nord du Mali. Cette vaste région naturelle en majorité désertique est tombée fin mars-début avril sous le contrôle de rebelles touareg appuyés par divers mouvements armés, dont des islamistes.

Le 6 avril, un accord sur le retour à l’ordre constitutionnel au Mali a été arraché à la junte par la médiation, qui a ouvert la voie à la mise en place d’institutions de transition.

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