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L’homme arrêté à Glasgow n’est pas Xavier Dupont de Ligonnès

Selon le rapport d'autopsie, les membres de la famille Dupont de Ligonnès ont été victimes d'une "exécution méthodique" (archives). KEYSTONE/AP/David Vincent sda-ats

(Keystone-ATS) L’homme arrêté à l’aéroport de Glasgow n’est pas le Français Xavier Dupont de Ligonnès, suspecté du meurtre en 2011 de sa femme et de ses quatre enfants. La nouvelle n’a pas résisté à l’analyse ADN. L’homme a été libéré samedi dans la soirée.

“Ce test s’est révélé négatif”, a indiqué samedi à l’AFP une source proche de l’enquête, une information confirmée ensuite par la police écossaise dans un communiqué. L’homme, en provenance de Paris, avait été contrôlé et arrêté sur la base d’une “dénonciation anonyme”, selon des sources françaises proches de l’enquête.

Selon la police écossaise, ses empreintes correspondaient à l’homme recherché après le meurtre de sa femme et ses quatre enfants en 2011 à Nantes. Mais des doutes étaient apparus samedi matin sur son identité, les certitudes initiales sur les empreintes digitales s’étant progressivement estompées, selon une source proche de l’enquête.

La perquisition menée vendredi soir dans une maison de Limay (en région parisienne), dont l’adresse figurait sur le passeport de l’homme arrêté, a renforcé la piste d’une erreur de personne.

“Un homme sans histoire”

La maison appartient à un septuagénaire d’origine portugaise, Guy Joao, marié depuis quelques années à une Ecossaise, selon des voisins interrogés par l’AFP. “C’est impossible” que ce soit lui, avait déclaré l’un d’eux, un retraité de 75 ans. Selon lui, l’occupant de la maison “est un homme sans histoire”.

M. Vieira avait précisé être “ami depuis plus de 45 ans” avec l’homme interpellé, qui travaillait avec lui dans l’usine de Renault Flins avant de prendre sa retraite il y a quatre ans. Selon lui, son voisin s’était “fait piquer ses documents d’identité dans sa sacoche à (l’aéroport parisien de Roissy) Charles de Gaulle en 2014”.

Le procureur de Nantes avait appelé vendredi soir à la “prudence”, en attendant l’arrivée samedi à Glasgow des enquêteurs du service national de recherche des fugitifs et de la police judiciaire de Nantes.

La police écossaise a précisé que “l’homme et sa famille n’ont aucune intention de s’exprimer dans les médias pour le moment et que leur vie privée doit être respectée”.

Fausses pistes

Xavier Dupont de Ligonnès a disparu depuis le meurtre en 2011 de sa femme et ses quatre enfants à Nantes et est activement recherché depuis lors. A maintes reprises, des signalements sont parvenus aux enquêteurs qui n’ont toujours pas pu dire s’il est mort ou vivant, s’il a pu organiser sa fuite ou s’il s’est suicidé.

L’homme avait été aperçu pour la dernière fois en avril 2011: le 14 avril, il avait été filmé par la caméra d’un distributeur de billets, et le 15, il avait quitté à pied un hôtel Formule 1 du Var (sud de la France) avec, sur le dos, un étui pouvant contenir une carabine.

Six jours plus tard, les corps de sa femme et de ses quatre enfants étaient découverts, enterrés sous la terrasse de la maison familiale, enroulés dans des draps et de la chaux. Tous avaient été tués à la 22 Long Rifle, vraisemblablement deux semaines plus tôt, entre le 3 et le 5 avril, d’au moins deux balles dans la tête. Une “exécution méthodique”, selon les rapports d’autopsie.

Avec six jours de retard sur le père de famille, les enquêteurs avaient alors remonté le fil de son emploi du temps, sans percer l’énigme.

Plusieurs opérations et campagnes de fouilles ont été conduites dans le Var, département où la famille Dupont de Ligonnès avait habité dans les années 1990, notamment après des découvertes de cadavres non identifiés. A plusieurs reprises, les enquêteurs ont été menés sur de fausses pistes par des témoins qui affirmaient avoir l’aperçu.

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