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L’horlogerie répond à l’intérêt croissance des touristes

Le secteur horloger veut répondre à l'intérêt croissant d'un certain public pour son activité (photo symbolique). KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) L’horlogerie suisse intéresse toujours plus les touristes. Aussi, s’adapte-t-elle à cette tendance en proposant peu à peu au public – principalement dans l’Arc jurassien – diverses activités qui permettent de la découvrir de l’intérieur.

L’annonce, fin juin, de l’ouverture aux visiteurs de la pendulerie “Au Carillon d’Or” à Auvernier (NE) et, quelques semaines auparavant, de l’atelier Zeitwinkel à St-Imier (BE) a allongé la liste des activités qui rapprochent tout un chacun d’une industrie phare, mais plutôt discrète, de l’économie helvétique.

Destinées en général à de petits groupes – moins de dix personnes – et payantes pour la plupart, ces offres, au nombre d’une vingtaine, sont variées. Il s’agit avant tout de visites d’ateliers ou de “stages” qui donnent aux participants l’opportunité d’effectuer des opérations de montage: chasser des aiguilles, fixer un bracelet, voire monter sa propre montre comme c’est le cas chez Louis Chevrolet à Porrentruy (JU).

“Train des horlogers”

“Nous recevons de plus en plus de demandes pour l’initiation aux métiers de l’horlogerie”, indique Vincent Matthey, coordinateur pour les Montagnes neuchâteloises de Tourisme neuchâtelois. Les expériences touristiques en “immersion” ont la cote. “Les touristes veulent avoir un lien avec le producteur, que ce soit un vigneron, un fromager ou un horloger”, note le directeur de Jura bernois Tourisme, Guillaume Davot.

Les ateliers ne sont pas les seuls à satisfaire l’intérêt du public pour la chose horlogère. Genève propose un itinéraire piétonnier, le “Geneva Watch Tour”, qui passe par une cinquantaine de détaillants horlogers. Depuis ce printemps, le “train des horlogers”, une composition de 1953 qui relie La Chaux-de-Fonds à Tavannes (BE), permet à des groupes de se lancer dans des jeux de rôle mettant en scène ouvriers et patrons horlogers.

Ces activités complètent l’offre traditionnelle que sont les musées dédiés à la montre. On en compte une quarantaine répartis entre Genève et Winterthour (ZH), dont quelques-uns sont logés dans des manufactures, comme le musée Longines à Saint-Imier (BE). L’inscription en 2009 des villes de La Chaux-de-Fonds et du Locle (NE) au Patrimoine mondial de l’humanité a, par ailleurs, encore stimulé l’intérêt pour la branche horlogère.

Corum a fait le pas

Si les ateliers d’horlogerie tendent à s’ouvrir au public, c’est grâce en particulier à la manufacture chaux-de-fonnière Corum. C’est elle qui a décidé, il y a deux ans, en partenariat avec Tourisme neuchâtelois, d’accepter tous les mardis des visiteurs dans ses locaux. Pourquoi a-t-elle effectué ce pas? “Pour faire connaître notre région et notre industrie qui a tant de choses à montrer”, déclare Jacques-Alain Vuille, vice-président exécutif de la société.

“Je ne cache pas qu’au début, c’était un peu stressant”, confie-il. Ces visites perturbent-elles le travail? “Non, on ne peut pas le dire. Elles sont maintenant installées. Les employés des ateliers, qui n’ont pas, comme les commerciaux, de contact avec le marché extérieur, apprécient l’intérêt que les visiteurs manifestent pour leur travail”, indique encore le représentant de Corum.

Un bon produit touristique

L’horlogerie est assurément un bon produit touristique pour l’Arc jurassien qui intéresse aussi bien les touristes suisses qu’étrangers. “C’est une des seules thématiques qui nous différencie des autres régions touristiques”, commente Guillaume Davot. Malgré son caractère unique, celle-ci ne devrait pourtant pas provoquer une grande affluence touristique. “On est dans un marché de niche”, ajoute son collègue neuchâtelois, Vincent Matthey.

D’ailleurs, même si elle le voulait, la région ne serait pas en mesure d’accueillir des grands groupes de touristes comme Lucerne. “La capacité d’hébergement n’est pas suffisante et nous n’avons pas les moyens de faire des ventes de montres en direct, mais on y songe. D’autre part, la région ne figure pas encore sur l’itinéraire des tour-opérateurs, notamment asiatiques”, conclut le directeur de Jura bernois Tourisme.

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