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L’indice PMI chute en janvier – la force du franc en cause

(Keystone-ATS) L’industrie helvétique a souffert de l’appréciation du franc en début d’année. L’indice PMI des directeurs d’achat suisses a chuté de 5,3 points en janvier par rapport au mois précédent, à 48,2 points. Il s’agit du recul le plus marqué depuis novembre 2008.

Par rapport à la même période de l’année précédente, l’indice est en recul de 7,2 points, précise lundi Credit Suisse, qui publie l’indicateur avec l’association procure.ch. Les perspectives se sont visiblement assombries depuis l’abandon du taux plancher de 1,20 franc pour un euro par la Banque nationale suisse (BNS), relèvent les deux établissements.

Tous les sous-indices ont cédé du terrain, à commencer par celui des carnets de commandes, qui a fléchi de 9,4 points pour clôturer juste en dessous du seuil de croissance, à 44,2 points. Les entreprises ont acheté moins (“Quantités d’achat” en recul de 6,4 points à 44,8 points) et ont réduit leurs stocks.

L’indicateur de l’emploi a reculé de 1,6 point à 48,7 points. L’impact le plus important du franc fort se fait toutefois ressentir sur les prix. Le sous-indice “Prix d’achat” a chuté de 26,7 points, jusqu’à un plancher historique de 21,2 points.

Entreprises surprises

Selon une enquête spécifique menée fin janvier, les trois quarts des entreprises interrogées n’étaient pas couvertes contre une appréciation du franc au 15 janvier, relèvent les experts. Seul un cinquième d’entre elles avaient recouru à des produits financiers comme couverture. En outre, seule une minorité envisageait l’abandon du cours plancher.

Seules 48% des sociétés sondées pensent que le franc s’affaiblira à nouveau au cours des 12 prochains mois. Une petite majorité table donc sur un cours euro/franc proche de la parité pendant au moins un an.

Recettes impactées

Selon l’enquête, près de la moitié des ventes sont facturées en francs suisses (46%), contre 39% en euros et 11% en dollars. L’appréciation du franc réduit donc les recettes d’environ 18%, estiment les experts, soit presque 31 milliards de francs.

Quant aux achats, ils sont davantage réalisés en euros (45%) qu’en francs (42%). Le dollar représente 10% du total. Selon les estimations de Credit Suisse et procure.ch, l’appréciation de 18% du franc permet une économie de 13 milliards de francs au secteur industriel.

Le recul des recettes dépasse donc nettement les économies à l’achat. Les experts estiment la perte à quelque 18 milliards de francs, soit 3% de la valeur ajoutée nominale, ou 5% de la valeur nette de la production de l’industrie nationale.

Mesures concrètes

Quelque 85% des entreprises interrogées indiquent avoir déjà pris des mesures concrètes pour adoucir les effets de l’appréciation du franc. Parmi les mesures les plus citées, figurent la discussion avec les fournisseurs ou la demande de remise sur les prix (70% des réponses) et des rabais accordés aux clients ou des facturations à des taux de change avantageux (16%).

Un peu plus d’une entreprise sur dix (14%) envisage une délocalisation à l’étranger ou a décidé le gel immédiat des investissements ou des embauches.

Le PMI est basé sur une enquête menée chaque mois auprès des membres de l’association procure.ch, organisation faîtière qui réunit plus de 1000 entreprises. Selon Credit Suisse, l’indice donne une image représentative de l’évolution des affaires dans le secteur industriel.

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