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L’individualisation menace le lien associatif, avertit le PDC

Le PDC demande notamment la suppression des obstacles bureaucratiques, la promotion de la vie associative et, du côté des employeurs, le soutien à l'engagement bénévole (image symbolique). Keystone/EDDY RISCH sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse ne peut fonctionner que si elle dispose d’un important réseau de personnes au service de la collectivité, assure le PDC. Pour éviter que le bénévolat ne s’étiole toujours davantage, le parti a présenté mardi plusieurs recommandations.

Forts du constat que l’individualisation croissante met le bénévolat à rude épreuve, les démocrates-chrétiens ont dit devant les médias à Berne qu’ils vont lancer un large débat en Suisse, à tous les niveaux, sur l’avenir du lien associatif et du bien commun. Le but: sensibiliser davantage la population à l’importance du bénévolat.

Et le PDC de rappeler, dans un communiqué diffusé en marge de cette conférence de presse et de la journée internationale du bénévolat, que cet engagement volontaire est aujourd’hui en perte de vitesse et que les groupes d’intérêts et les partis politiques ont toujours moins de membres. Une évolution jugée “inquiétante”.

La sensibilisation pourrait être parfois plus active, comme dans le domaine de l’intégration des migrants, illustre le PDC. Entre autres initiatives, les communes pourraient mettre à disposition des lieux de rencontre ou créer des événements pour permettre aux associations de se présenter et aux migrants de rencontrer la population locale.

Des charges inutiles

Le PDC a présenté plusieurs autres mesures ciblées et imaginées pour venir en aide à la culture du bénévolat. Selon lui, il faut notamment supprimer les obstacles à cet engagement volontaire que représentent les charges administratives inutiles comme les autorisations, parfois difficiles à obtenir, ou les justificatifs de formation souvent réclamés aux organisateurs d’événements.

La Confédération devrait elle être davantage sensible aux défis des travailleurs bénévoles, à l’image des cantons et des communes, indique le parti. Et de revendiquer une meilleure communication entre les associations bénévoles et les interlocuteurs au niveau fédéral ainsi que la définition de points de contact utiles.

Intégrer le bénévolat

La mise en place d’infrastructures, les garanties de couverture de déficit, la sensibilisation ou la remise de récompenses publiques à l’échelon communal sont aussi des moyens de donner davantage de force ou de visibilité au bénévolat. Les associations devraient être impliquées dans l’organisation de la vie et de la politique communales, par exemple dans des commissions ou des projets.

Le renforcement à l’école de l’éducation à la citoyenneté permettrait en outre une meilleure prise de conscience de l’importance du travail bénévole pour la société et pour soi-même, note le PDC. Les écoles devraient intégrer dans l’enseignement les projets liés à l’engagement social.

Les entreprises aussi

Les employeurs aussi sont des acteurs essentiels quand il s’agit de permettre ou d’empêcher le travail bénévole, poursuivent les démocrates-chrétiens. Ils demandent aux patrons de faciliter l’engagement de leurs employés dans la politique et la société et de leur accorder davantage de temps libre pour qu’ils puissent le faire.

Contrairement aux autres types de bénévolat, celui sur Internet prend de plus en plus d’importance, surtout chez les jeunes, relève encore le PDC. Il implique toutefois un engagement plus ponctuel et en dehors des structures associatives. Il convient néanmoins de lui accorder davantage de visibilité pour encourager les jeunes à s’engager aussi dans d’autres types d’actions.

Des mots aux actes

Saluant dans un communiqué ces diverses recommandations, le Conseil suisse des activités de jeunesse (CSAJ) invite chacun “à transformer ces mots en actes”. La faîtière des associations de jeunesses, qui mène régulièrement des campagnes de promotion du bénévolat, enjoint les décideurs politiques à adopter des mesures concrètes.

D’après l’Observatoire national du bénévolat, environ 40% des Suisses aident leur prochain ou fournissent des soins, pour un total de 700 millions d’heures de travail l’an. Mais la tendance est à la baisse.

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