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L’institut gfs.bern de Claude Longchamp perd un mandat

(Keystone-ATS) L’institut gfs.bern de Claude Longchamp n’analysera bientôt plus les votations pour la Chancellerie fédérale. La Fondation suisse pour la recherche en sciences sociales FORS prend pour quatre ans le relais de la Communauté de recherche Analyses VOX.

La décision a été prise après un appel d’offres et le Conseil fédéral en a pris acte, a indiqué jeudi la Chancellerie fédérale. À moins que l’adjudication ne fasse l’objet d’un recours, la première analyse fournie par la fondation FORS en collaboration avec le centre pour la démocratie directe Aarau et l’institut LINK est prévue pour le second semestre 2016.

Le mandat porte sur 1,8 million de francs, montant qui englobe les coûts engendrés par l’analyse de 15 votations comprenant 50 objets en tout. S’y ajoute une option de 300’000 francs destinés à couvrir d’éventuelles prestations complémentaires comme l’extension des enquêtes à d’autres personnes.

30 ans de mandat

La Confédération participe financièrement depuis 1987 aux analyses de vote de la “Communauté de recherche Analyses VOX”. L’institut gfs.bern récolte les données, qui sont ensuite décortiquées par les instituts de sciences politiques des universités de Zurich, Berne et Genève.

L’institut gfs.bern n’a donc pas réussi à garder son juteux contrat. En 2013, la Confédération a versé 411’480 francs pour les analyses effectuées par l’institut gfs.bern dirigé par Claude Longchamp. Entre 2010 et 2014, ce montant s’est élevé à 1,2 million de francs.

Afin de garantir une transition sans lacune, le contrat liant actuellement la Chancellerie fédérale et la Communauté sera prolongé jusqu’à la fin de 2016 au maximum.

Polémiques

Le Conseil fédéral ne tient pas à se passer des analyses, même si elles ont fait l’objet de polémiques. Après l’acceptation de l’initiative contre l’immigration de masse, l’analyse VOX avait affirmé que seuls 17% des Suisses de moins de 30 ans avaient participé au scrutin. L’affirmation avait dû être corrigée après que plusieurs politologues avaient dénoncé un taux beaucoup trop bas.

La démarche de la Confédération n’est toutefois pas liée à ces erreurs de calcul. En avril 2014, la Chancellerie fédérale avait expliqué qu’elle examinait la possibilité d’un appel d’offres public depuis juin 2013. En principe, tout mandat portant sur plus de 230’000 francs doit être annoncé publiquement.

Les critères applicables aux enquêtes et aux analyses ont été élaborés par la Chancellerie fédérale, en collaboration avec l’Office fédéral de la statistique et quatre départements. Pour chaque objet soumis à votation, 1500 citoyens et citoyennes ayant le droit de vote seront interrogés par téléphone. Les rapports d’analyse, les données et les procédures suivies pour l’exploitation statistique de celles-ci seront rendus publics.

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