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L’Italie lance à Florence le premier “G7 Culture”

Une copie de l'Arche de Palmyre, détruite par l'EI en Syrie en 2015, permet au monument de renaître sur la Piazza della Signoria à Florence, en guise de symbole de la vulnérabilité du Patrimoine culturel mondial. L'arche sera exposée jusqu'au 27 avril. KEYSTONE/EPA ANSA/MAURIZIO DEGL' INNOCENTI sda-ats

(Keystone-ATS) La ville de Florence accueille jeudi et vendredi le premier G7 de la culture, une initiative voulue par l’Italie. Le pays compte ainsi affirmer un rôle de premier plan en matière de défense du patrimoine mondial.

“A l’origine de ce projet, il y a une évaluation que nous avons faite au gouvernement et qui montre que l’Italie dispose d’un leadership culturel dû à l’importance de son patrimoine”, a expliqué le ministre italien de la Culture, Dario Franceschini.

“L’Italie cherche à transformer cette force en action au plan international pour faire entrer la notion de diplomatie culturelle à l’agenda des nations”, a-t-il ajouté.

Pendant deux jours, les ministres de la Culture des sept pays les plus riches de la planète sont réunis dans la cité toscane autour du thème de la “culture comme instrument de dialogue entre les peuples”.

Le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, doit ouvrir officiellement ce G7 en fin d’après-midi.

Evénements traumatisants

M. Franceschini a souligné que les travaux de préparation de ce sommet devraient déboucher sur un document final pérennisant les G7 de la culture.

“L’attention de l’opinion publique sur la sauvegarde du patrimoine a augmenté à la suite d’événements traumatisants comme la destruction du site de Palmyre par l’organisation Etat Islamique” (EI), a expliqué le ministre italien.

L’organisation djihadiste “a voulu faire de Palmyre un instrument de propagande en filmant d’abord sa destruction puis en cherchant à vendre sur le marché du trafic de biens culturels les biens provenant de ce site”, a-t-il ajouté.

Palmyre, site classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, a été occupée par l’EI de mai 2015 à mars 2016 puis reprise par l’armée syrienne avant de retomber aux mains des djihadistes en décembre puis d’être repris par le régime début mars. Le groupe djihadiste y a détruit les plus beaux temples, des tours funéraires ainsi qu’un grand nombre d’oeuvres d’art.

“Casques bleus de la culture”

C’est d’ailleurs cette vague de destructions qui avait conduit l’Italie à lancer l’idée en 2015 d’une force d’intervention internationale, sorte de “casques bleus de la culture”, dédiée à la défense du patrimoine menacé par les conflits ou les catastrophes naturelles.

L’idée est devenue réalité en février 2016 avec la création par l’Italie et l’Unesco de la première “task force” composée d’une soixantaine d’experts susceptibles d’intervenir partout dans le monde.

Premier du genre, le G7 de la culture donne aussi le coup d’envoi d’une série de G7 thématiques (environnement, transports, économie, santé…) en marge du G7 des chefs d’Etat et de gouvernement qui se tiendra les 26 et 27 mai à Taormina, en Sicile.

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