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L’OMS estime que le pire a été évité pour la santé des Rohingyas

Le responsable de la préparation aux crises à l'OMS Peter Salama a relevé que de larges épidémies avaient pu être évitées pour les Rohingyas au Bangladesh. KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Le pire a été évité en un an sur la crise des réfugiés rohingyas qui ont fui la Birmanie pour le Bangladesh. L’OMS a dit vendredi à Genève ne pas se rappeler d’un tel déplacement de populations avec si peu de décès. Elle veut oeuvrer à long terme pour ces personnes.

Le taux de mortalité s’est établi “bien en dessous” du seuil de crise d’un décès pour 10’000 personnes, s’est félicité devant la presse le chef de la préparation aux crises au sein de l’organisation Peter Salama, de retour de la région. En terme de prise en charge, “les priorités étaient bonnes et elles ont été bien appliquées”.

De larges épidémies, notamment de choléra, ont été empêchées grâce à des campagnes de vaccination auprès de presque un million de personnes dans les camps. Près de 150’000 cas de maladies diarrhéiques avaient toutefois été observés. Même la diphtérie a pu être limitée à un peu plus de 8000 cas et moins de 50 décès.

Ce nombre de victimes est “très bas”, insiste aussi M. Salama. Avec la poursuite des intempéries attendue au Bangladesh, “nous devons rester vigilants” et maintenir les capacités d’étendre le dispositif.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) veut désormais améliorer à plus long terme la santé des Rohingyas. Seuls 20% des femmes peuvent accoucher dans des centres de santé.

Accès toujours limité pour l’ONU

Dans une déclaration, le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer a dénoncé la situation de ces réfugiés qui ne peuvent retourner pour le moment en Birmanie. Depuis sa visite il y a quelques mois dans la région, “nous n’avons pas vu d’améliorations” importantes pour ces personnes, ni pour celles qui sont restées dans l’Etat birman de Rakhine, dit-il.

Le CICR est l’un des seuls acteurs à accéder à cette zone birmane. L’ONU discute elle toujours des modalités pour une assistance humanitaire en Birmanie, malgré un protocole d’accord récent avec le gouvernement, a admis un porte-parole du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR).

En un an, plus de 700’000 membres de la minorité musulmane des Rohingyas ont fui les violences en Birmanie pour rejoindre le Bangladesh. Les abus des droits de l’homme ont été qualifiés de “modèle de nettoyage ethnique” ou de “suspicion de génocide” par l’ONU.

Selon tous les acteurs, les conditions de retour de ces réfugiés en Birmanie ne sont pas encore atteintes, notamment en raison des questions de citoyenneté. De son côté, l’émissaire de l’ONU sur la Birmanie, la Suissesse Christine Schraner Burgener, doit se rendre pour la seconde fois début septembre dans ce pays.

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