L'opposition au Sommet arabe, la Ligue pour armer la rébellion
L'opposition au régime de Bachar al-Assad a obtenu mardi le siège de la Syrie au Sommet arabe de Doha, où elle a défendu son autonomie face aux ingérences extérieures. La Ligue arabe a de son côté affirmé dans une résolution "le droit" de chacun de ses Etats membres d'apporter une aide militaire à la rébellion.
Le chef démissionnaire de la Coalition nationale syrienne, Ahmad Moaz Al-Khatib, et le "premier ministre" intérimaire Ghassan Hitto ont pris place sous les applaudissements aux côtés des chefs d'Etat arabes. Le drapeau de la révolution syrienne a remplacé celui de la République de Syrie dans la salle.
Salué en tant que "seul représentant des forces révolutionnaires et d'opposition de la Syrie" par le chef de la Ligue des Etats arabes Nabil al-Arabi, M. Khatib s'est livré à un plaidoyer passionné en faveur du peuple syrien "massacré depuis deux ans sous les yeux du monde entier".
Il a assuré qu'il revenait au "seul peuple syrien de choisir celui qui le dirigera". Il a en outre dit avoir demandé au secrétaire d'Etat américain John Kerry "l'extension vers le nord syrien du bouclier anti-missiles Patriot" déployé en Turquie voisine.
Gel des avoirs d'Assad réclamé
M. Khatib a en outre réclamé que l'opposition obtienne "le siège de la Syrie à l'ONU et dans les organisations internationales", le régime étant de plus en plus isolé. Il a demandé "le gel des fonds que le régime a pillé à notre peuple", estimés par l'opposition à quelque deux milliards de dollars.
La Ligue arabe a de son côté affirmé "le droit" de chacun de ses Etats membres d'apporter une aide militaire à la rébellion syrienne, dans une résolution adoptée en début de soirée. L'Irak et l'Algérie ont émis des réserves alors que le Liban s'en est distancié.
Sur le terrain en Syrie, les violences n'ont connu aucun répit, faisant comme tous les jours des dizaines de morts. Un attentat suicide à la voiture piégée a notamment fait des morts et des blessés à Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
les forces du régime auraient elles repris le quartier symbolique de Baba Amr à Homs.