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L’UE va se pencher sur le coût de la crise des migrants

(Keystone-ATS) La Commission européenne va se pencher sur le coût de la crise des migrants. Elle risque de peser sur les budgets européen et nationaux, a annoncé la présidence tournante luxembourgeoise de l’UE, vendredi à l’issue d’une réunion à Luxembourg.

“Nous avons demandé à la Commission de faire une analyse économique et financière de l’impact financier que la crise des réfugiés va et peut avoir”, a déclaré le ministre luxembourgeois des Finances, Pierre Gramegna, à l’issue d’une réunion avec ses homologues européens.

Cette demande a été faite alors que certains Etats membres rechignent à participer à un projet de la Commission européenne de répartir 160’000 réfugiés, arrivés en Europe par des pays aux frontières débordées par leur afflux, la Hongrie, l’Italie et la Grèce.

“La présidence luxembourgeoise a invité la Commission à faire une analyse pour évaluer si la crise des réfugiés peut être considérée comme une circonstance extraordinaire dans le cadre des règles du pacte de stabilité et de croissance”, a-t-il ajouté.

Gardienne des traités

Selon les règles européennes, les Etats membres peuvent déroger au pacte de stabilité, le carcan budgétaire européen, en laissant filer plus que prévu leur déficit budgétaire, en cas de circonstances exceptionnelles.

“La Commission est la gardienne des traités, comme toujours elle va appliquer les règles du pacte de stabilité et de croissance à tous les Etats membres de manière consistante, en prenant en compte tous les facteurs qui sont à envisager”, a dit le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.

“Ce sera fait en temps utile”, a-t-il ajouté. Certains pays européens souhaiteraient un assouplissement des règles budgétaires pour s’impliquer dans la crise des migrants, comme l’Autriche, l’Italie et l’Irlande.

Aide possible

La Banque Européenne d’Investissement a par ailleurs fait savoir qu’elle était prête à fournir son aide pour surmonter la crise des réfugiés. “La BEI a été par le passé flexible et a fourni de l’aide d’urgence lors de catastrophes naturelles. Nous pouvons et devons faire cela aussi pour la crise humanitaire actuelle”, a déclaré son président Werner Hoyer.

Selon lui, la BEI pourrait aider les Etats membres à financer les infrastructures d’accueil, aider à ce que les réfugiés soient reçus avec dignité, notamment en les aidant à établir logements et écoles.

Alors que les réfugiés continuent d’affluer sur les routes d’Europe, les pays de l’UE peinent à trouver une solution commune à cette crise, avec l’Allemagne qui plaide en première ligne pour leur accueil.

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