Des perspectives suisses en 10 langues

L’une des trois chanteuses des Pussy Riot renvoie ses avocats

(Keystone-ATS) Le procès en appel des membres de Pussy Riot, condamnées en août à deux ans de prison pour une prière anti-Poutine dans une cathédrale de Moscou, a été reporté de dix jours lundi. L’une des trois jeunes femmes a en effet récusé ses avocats.

Une des chanteuses du groupe punk, Ekaterina Samoutsevitch, a en effet expliqué à l’audience qu’elle récusait ses avocats en raison d’un désaccord sur la stratégie de défense à adopter.

“Ma position sur le dossier ne correspond pas à (celle des avocats)”, a-t-elle déclaré dans la salle d’audience remplie de sympathisants, de membres des familles des accusées et de journalistes. La prochaine audience du groupe aura lieu le 10 octobre.

Ligne de défense affaiblie

Pour Mark Feiguine, un des trois avocats de la défense qui a dit n’avoir appris la décision de Mme Samoutsevitch que durant le week-end, le choix de récuser ses avocats pourrait affaiblir la ligne de défense des trois accusées, dans un procès qu’elles qualifient de politique.

“La pression ne se relâche pas. Elle persiste et il serait naïf de penser que les autorités laisseront filer”, a déclaré un autre avocat de la défense, Nikolaï Polozov.

La ligne de défense des Pussy Riot consiste à plaider non coupable, celles-ci considèrent qu’elles n’ont commis qu’une offense administrative, a-t-il ajouté. “Les autorités n’aiment pas ça.”

Les chanteuses elles-mêmes n’espèrent pas leur libération à l’issue de leur procès en appel, selon une interview publiée lundi par le tabloïd polonais “Super Express”. Selon leurs déclarations citées par le quotidien, les trois femmes estiment en revanche être bien traitées en prison.

L’Eglise orthodoxe veut une condamnation

Vladimir Legoïda, porte-parole de l’Église orthodoxe, a lui déclaré lundi que le tour de force des Pussy Riot “ne devait pas rester impuni, quelle que soit la justification”, appelant cependant les jeunes femmes à se repentir.

Une grâce ou une réduction de peine seraient envisageables si les trois artistes admettaient leur culpabilité, ce qu’elles se refusent à faire.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision