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L’utilisation de l’e-cigarette a stagné en 2015

Environ 35% des sondés disent utiliser l'e-cigarette "par goût" (image symbolique). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) L’an dernier, 14% des Suisses de 15 ans et plus ont dit avoir utilisé l’e-cigarette au moins une fois dans leur vie, soit la même proportion qu’en 2014. Les jeunes Romands de moins de 35 ans en formation sont les plus enclins à tester le produit.

Entre environ un quart et un tiers des moins de 35 ans ont déjà “vapoté” au moins une fois. L’e-cigarette attire plus du quart des personnes en formation et un cinquième des Suisses romands.

En comparaison, environ 12% des Alémaniques ont testé au moins une fois la vapote. C’est ce que révèle lundi le monitorage suisse des addictions réalisé par Addiction Suisse.

La cigarette électronique éveille plus la curiosité des hommes: ils sont 16,3% à l’avoir utilisée au moins une fois, contre 11,7% des femmes.

Sans surprise, l’expérimentation du vapotage concerne davantage les fumeurs, soit près de 38% de ceux qui fument quotidiennement et environ 30% qui fument à l’occasion.

Non-fumeurs aussi

Le produit attire toutefois aussi les non-fumeurs. Ainsi, un peu plus de 10% des anciens fumeurs ont déjà vapoté au moins une fois et les personnes qui n’ont jamais fumé sont environ 5% à tester l’e-cigarette.

Après une importante progression entre 2013 et 2014, la cigarette électronique a connu une stagnation de son utilisation, note Addiction Suisse. En 2013, seuls 6,7% de la population avaient essayé.

Au quotidien, 0,3% de la population âgée de 15 ans utilise l’e-cigarette. Ce taux s’élève à 0,7% concernant la consommation hebdomadaire. Les 25-34 ans et les 55-64 ans représentent les tranches d’âge les plus concernées à vapoter quotidiennement.

Par goût

Selon le sondage, environ 35% ont expliqué avoir utilisé la cigarette électronique en vue de réduire et d’arrêter leur consommation de tabac. Le même taux dit recourir au vapotage par goût.

Près de 27% souhaitent diminuer la consommation sans vouloir lâcher la clope. Le même pourcentage invoque l’envie de tester le produit et l’anticipation du besoin de tabac. Enfin, un peu moins d’un quart a vapoté pour ne pas recommencer à fumer.

Le sondage a été réalisé sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) auprès de 5252 personnes, interrogées entre juillet et décembre 2015.

Pub interdite

La Ligue pulmonaire suisse salue la stagnation de la cigarette électronique. Pour elle, il s’agit d’un “phénomène plutôt marginal” qui concerne surtout les fumeurs habituels, précise-t-elle lundi dans un communiqué. Elle la déconseille toutefois, en raison des conséquences sur la santé à long terme encore peu claires. Par ailleurs, elle estime douteux que les e-cigarettes aident à arrêter le tabac.

La Ligue demande l’interdiction généralisée de la publicité et des actions promotionnelles pour l’e-cigarette. Selon elle, les jeunes sont particulièrement vulnérables, car ils sont tentés d’essayer le produit, bon marché par rapport au tabac et facilitant l’accès à la fumée.

Pomme de discorde

Le Conseil fédéral veut restreindre les formes de publicité facilement accessibles aux enfants et aux jeunes. Il sera alors prohibé de faire la promotion pour les produits du tabac au moyen d’affiches, dans les cinémas, dans la presse écrite et sur supports électroniques.

Le Conseil des Etats est, lui, défavorable à la restriction de la publicité. Il a décidé en juin de renvoyer le dossier au gouvernement. Si le National s’aligne sur la Chambre des cantons ou si cette dernière campe sur ses positions, le Conseil fédéral devra se repencher sur la question.

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