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La Californie ravagée par un nouvel incendie record

Appelés conjointement "incendie du Mendocino Complex", les deux brasiers ont consumé jusqu'à présent 114'850 hectares de terrain en Californie. KEYSTONE/FR34727 AP/NOAH BERGER sda-ats

(Keystone-ATS) La Californie est désormais ravagée par le plus grand incendie de son histoire récente, le “Mendocino Complex”. Le feu gagne du terrain dans le nord de l’Etat le plus peuplé des Etats-Unis.

Le précédent incendie record en Californie remonte à seulement huit mois. Une dizaine de personnes ont été tuées depuis le début de l’été dans les feux qui dévastent cet Etat de l’ouest des Etats-Unis.

Superficie de Los Angeles

Le “Mendocino Complex” n’est maîtrisé qu’à 30% environ, selon CalFire, le service californien de lutte contre les incendies. Il a fait au moins deux morts.

Il est composé de deux foyers mitoyens débutés le 27 juillet qui ont formé ensemble lundi le plus grand incendie jamais connu en Californie. Il a déjà dévoré 114’850 hectares, presque autant que la superficie de l’immense ville de Los Angeles et plus que les 114’078 hectares détruits en décembre 2017 par l’incendie Thomas, le précédent record.

“Aujourd’hui une zone de haute pression a apporté à la région un temps plus chaud, de la sécheresse et des vents puissants”, a expliqué lundi soir CalFire dans un communiqué. “Ce soir les équipes de pompiers essaieront de profiter des températures plus basses” pour renforcer leurs mesures de contrôle de l’incendie, a ajouté CalFire.

Tornade de feu

Plus au nord en Californie sévit depuis le 23 juillet un autre incendie dévastateur. “Carr” a tué sept personnes et détruit plus de 1600 bâtiments, dont un millier de logements. Il n’était lundi, selon le dernier bilan de CalFire, contenu qu’à 45%.

L’incendie Carr est tellement intense qu’il a généré par moments un tourbillon semblable à une tornade de feu. Il a été provoqué selon les autorités par la “défaillance mécanique d’un véhicule” ayant provoqué des étincelles dans une zone devenue une véritable poudrière en raison de la sécheresse.

L’autre grand incendie de la région, “Ferguson”, démarré le 13 juillet, a tué deux pompiers et provoqué la fermeture partielle du parc national de Yosemite en pleine saison touristique, était contenu à 38%.

14’000 pompiers

Plus de 14’000 pompiers combattent les divers incendies en cours dans l’Etat de Californie. Plusieurs milliers de personnes ont été évacuées depuis le début de cette série de sinistres. Certaines ont été autorisées à rentrer chez elles ces derniers jours.

Ces feux sont “extrêmement rapides, extrêmement agressifs, extrêmement dangereux”, a déclaré Scott McLean, un chef adjoint du département californien des forêts et de la protection contre les incendies.

“Voyez comme c’est devenu énorme, en seulement quelques jours (…). Voyez à quelle vitesse cet incendie du Mendocino Complex est monté dans le classement des sinistres”, a souligné M. McLean.

Protection de l’environnement visée

Le président américain Donald a pour sa part incriminé le manque d’eau pour combattre le feu et a recommandé de “couper des arbres”, s’en prenant aux lois de protection de l’environnement plutôt qu’au changement climatique.

Selon Donald Trump, les incendies californiens sont “amplifiés” par “les mauvaises lois environnementales qui ne permettent pas d’utiliser correctement d’énormes quantités d’eau facilement accessibles”.

“C’est détourné dans l’océan Pacifique. Il faut aussi couper des arbres pour empêcher le feu de se répandre”, a tweeté lundi le président américain, qui a retiré l’an dernier les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat.

En réalité, “nous avons plein d’eau pour lutter contre ces incendies mais soyons clairs: c’est notre climat modifié qui conduit à des feux plus graves et plus destructeurs”, a déclaré au quotidien New York Times Daniel Berlant, sous-chef adjoint à CalFire.

“Etuve”

Lundi, des chercheurs internationaux ont prévenu que le changement climatique risquait de transformer la Terre en “étuve”. Si les calottes polaires continuent de fondre, les forêts d’être décimées et les émissions de gaz à effet de serre de battre chaque année des records, la Terre franchira un point de rupture “dans quelques décennies seulement”, ont-ils écrit dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

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