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La canicule a entraîné un afflux de guêpes

(Keystone-ATS) Le beau temps et la chaleur n’ont pas que du positif: les guêpes semblent se multiplier cet été, du moins par endroits. Leurs piqûres pouvant s’avérer dangereuses pour la santé, voire entraîner la mort dans le pire des cas, quelques précautions sont de mise.

“L’été chaud et sec crée des conditions idéales pour l’augmentation des guêpes: la chaleur facilite la survie des insectes qui servent de nourriture aux guêpes”, explique à l’ats Jessica Litman, conservatrice au Musée d’histoire naturelle de Neuchâtel et membre de la Société entomologique suisse. Les guêpes préfèrent chasser par beau temps: “elles aiment beaucoup moins sortir de leurs nids quand il pleut”.

Le service allergologie de l’Hôpital universitaire de Zurich a reçu cette année davantage de demandes liées aux piqûres de guêpes. La hausse du nombre de ces insectes n’est toutefois pas chiffrée formellement au niveau national, elle se différencie selon les régions.

A noter que tous les spécialistes ne perçoivent pas la situation de la même façon. Christian Schweizer, actif dans la lutte contre certains parasites à la station fédérale de recherche Agroscope, n’observe pas davantage de guêpes que les autres années. Pour lui, la chaleur du sol fait souffrir ces insectes dont certaines colonies ont leurs nids dans la terre.

Trois à quatre morts chaque année

Les dangers engendrés par le venin sont eux bien réels. Les piqûres dans la bouche ou la gorge peuvent provoquer des gonflements qui mettent même en danger la vie des non allergiques. Trois à quatre personnes décèdent chaque année en Suisse, rappelle mardi le Centre d’allergie suisse dans un communiqué.

Contrairement aux abeilles, les guêpes conservent leur aiguillon après la piqûre et peuvent donc sévir plusieurs fois. Mais l’allergie à leur venin n’est pas héréditaire.

Lors d’une réaction allergique, les symptômes apparaissent en quelques minutes, au plus tard après une heure. Ils vont des gonflements aux démangeaisons, en passant par l’urticaire, les vomissements, les crises d’étouffement, les palpitations, une chute de tension, une perte de connaissance, un arrêt respiratoire et un collapsus cardio-vasculaire.

Seringue prête à l’emploi

Les allergiques doivent posséder un passeport et un set d’urgence contenant des antihistaminiques, de la cortisone et éventuellement une seringue d’adrénaline prête à l’emploi, dont la manipulation et la date de péremption sont à contrôler régulièrement. En cas de piqûre, ces médicaments doivent être pris immédiatement, avant même l’apparition d’une réaction allergique.

Une thérapie remboursée par l’assurance maladie est en outre possible. La désensibilisation s’effectue avec du venin d’insectes. Cette immunothérapie spécifique dure entre trois et cinq ans et entraîne une protection totale chez 90% des patients.

Peu de vaccins

Pourtant, seul un allergique sur trois entreprend la démarche, souligne auprès de l’ats Peter Schmid-Grendelmeier, chef du service allergologie à l’Hôpital universitaire de Zurich. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de se faire vacciner.

De manière générale, le Centre d’allergie suisse préconise plusieurs précautions, également pour les non allergiques. Il faut garder son calme en présence d’insectes, ne pas marcher pieds nus, porter des vêtements clairs près du corps, ne pas se parfumer, boire à la paille, être attentif lors des repas à l’extérieur, se tenir loin des poubelles et récolter les fruits mûrs à temps.

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