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La chute des fusions et acquisitions s’est poursuivie

(Keystone-ATS) Sans surprise, la chute des fusions et acqusitions s’est poursuivie au 1er trimestre 2016 en Suisse. Conséquence du repli des marchés boursiers et d’un franc demeurant fort, le nombre de transactions a plongé de quasiment la moitié (-44%) en un an à 59.

Le volume financier de l’ensemble des opérations de fusions et acquisitions scellées entre janvier et fin mars s’est en revanche envolé de 66% à 52,1 milliards de dollars (50 milliards de francs), écrit vendredi le cabinet d’audit et de conseils KPMG. La hausse reflète cependant uniquement le rachat du groupe agrochimique bâlois Syngenta par le géant chinois de la chimie Chemchina, pour 45,9 milliards de dollars.

Cette dernière opération, la plus importante impliquant une entreprise suisse, a ainsi dépassé en termes de valeur la fusion en 2014 entre les leaders de la branche du ciment, le st-gallois Holcim et le français Lafarge ainsi que la reprise en 2012 du groupe minier zougois Xstrata par le numéro un mondial des matières premières, son voisin Glencore. Sur les dix plus grosses transactions intervenues en début d’année, six seulement ont dépassé les 500 millions de dollars.

Outre la reprise de Syngenta par Chemchina, KPMG mentionne aussi au rang des trois principales principales fusions et acquisitions intervenues au 1er trimestre 2016 la reprise de la banque BSI au groupe brésilien BTG Pactual par le gestionnaire de fortune zurichois EFG International pour environ 1 milliard de dollars. La période sous revue a également été marquée par l’offre de la société de participations suédoise EQT sur Kuoni, pour 1,4 milliard de dollars.

Turbulences boursières et franc fort

De manière générale, KPMG estime que les séquelles de l’abandon du taux plancher liant le franc à l’euro par la Banque nationale suisse se font encore sentir. Le tourisme, l’industrie et le commerce de détail font face à d’importants écarts de prix du fait de la vigueur persistante de la devise helvétique.

Cette pression sur les prix et les marges et les adaptations qui lui sont liées entraînera de nouvelles corrections structurelles, observe le cabinet d’audit et de conseils. Dès lors, des consolidations, ventes et acquisitions sont aussi à prévoir.

Toutefois, les incertitudes demeurent sur les marchés boursiers, ceux-ci subissant encore des turbulences. Et les annonces régulières de réductions d’effectifs ne vont pas permettre d’inverser la donne.

Dans ce contexte, KPMG table sur un marché suisse des fusions et acquisitions toujours volatil cette année. La prudence devrait rester de mise pour de nombreux acteurs, même si quelques transactions intéressantes sont attendues.

Le marché suisse des fusions et acquisitions a connu un exercice 2015 difficile. Le nombre de transactions conclues a chuté à 350, un recul de 17% comparé à l’année précédente, alors que leur volume global a dégringolé de 55%, à environ 85 milliards de dollars.

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