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La Confédération examine l’admission provisoire de 3200 Erythréens

Les réfugiés érythréens admis provisoirement pourraient perdre leur permis de séjour (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) Les réfugiés érythréens admis à titre provisoire pourraient perdre leur statut. Ils ont reçu ces derniers jours un courrier de la Confédération stipulant que leur permis est réexaminé. Ceci en raison d’un jugement du Tribunal administratif fédéral (TAF).

La cour avait conclu fin août 2017 que les ressortissants érythréens déboutés, qui avaient effectué leur service obligatoire dans leur pays, ne devaient pas s’attendre à être reconvoqués par l’armée ou punis pénalement lorsqu’ils reviennent chez eux. Le TAF estimait donc qu’un retour en Erythrée “ne peut pas être considéré d’une manière générale comme inexigible”.

Parce que les autorités fédérales doivent régulièrement vérifier toutes les admissions provisoires en vertu de la loi, ce jugement a désormais des conséquences sur la pratique en matière d’asile vis-à-vis des ressortissants érythréens en Suisse.

Admission provisoire levée

Concrètement, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) examine les dossiers de 3200 des 9400 réfugiés érythréens admis à titre provisoire. “Le SEM a ainsi l’intention de lever l’admission provisoire et d’ordonner l’exécution du renvoi”, stipulent les lettres envoyées aux concernés.

Le porte-parole du SEM Martin Reichlin a confirmé mercredi soir à l’ats une information en ce sens de l’émission Rundschau de la télévision alémanique SRF. Il souligne que les personnes concernées ont le droit à être entendues. Chaque cas est traité individuellement.

Selon M. Reichlin, le changement de pratique ne signifie pas que tous les Erythréens n’auront plus droit à l’admission provisoire. Les personnes qui doivent être protégées le seront, a-t-il ajouté.

Conditions déjà durcies

Actuellement, la Suisse ne peut imposer le renvoi d’aucun Erythréen dans son pays d’origine. Le gouvernement érythréen ne montre pas de volonté à accueillir ses ressortissants qui ont fui. Et il n’existe pas d’accord de réadmission.

En août 2017, le TAF avait néanmoins jugé que les déserteurs ne risquaient pas de traitements inhumains. Il en va de même pour les personnes qui se trouvent déjà depuis plusieurs années à l’étranger et qui ont réglé leur situation dans leur Etat d’origine.

En février 2017, le TAF avait déjà durci les conditions d’admission des réfugiés érythréens. Il avait considéré qu’ils ne peuvent plus être reconnus comme réfugiés par la Suisse pour le seul motif d’avoir quitté leur pays illégalement.

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