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La Confédération met la pression sur la plateforme Viagogo

Le SECO exige de la plateforme de vente de tickets de spectacles Viagogo qu'elle mentionne le prix effectif à payer, et non un tarif indicatif. Faut de quoi, une action en justice sera envisagée (photo symbolique). Keystone/DPA dpa/A3390/_KAY NIETFELD sda-ats

(Keystone-ATS) Le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) a décidé de faire pression sur Viagogo. Il exige de la plateforme de vente de tickets de spectacles qu’elle mentionne le prix effectif à payer, et non un tarif indicatif. Faute de quoi, une action en justice sera envisagée.

“La lettre d’avertissement demande, pour l’essentiel, que Viagogo indique toujours clairement sur son site le prix que le client doit réellement payer, à savoir un montant définitif”, a fait savoir à l’ats Fabian Maienfisch, porte-parole du SECO.

Il revenait sur une information publiée mercredi par la Tribune de Genève et 24 heures D’après ces quotidiens, la société a jusqu’à fin avril pour obtempérer si elle veut s’éviter une action en justice.

En 2017, les réclamations contre Viagogo, basée à Genève, sont en forte augmentation à la Fédération romande des consommateurs: fin février, le total des plaintes dépassait déjà la moyenne annuelle de ces dernières années.

La magazine Bon à savoir avertissait il y a quelques semaines les clients au sujet des prix astronomiques pratiqués par la “bourse aux billets”, auxquels il faut ajouter des frais de réservations et d’envoi parfois exorbitants. “Réfléchissez à deux fois avant d’acheter des billets sur viagogo.ch”, écrivait en février le mensuel des consommateurs. Sur internet, les messages de clients lésés pullulent.

Déjà dix ans

Basée à Genève depuis 2012, la plateforme a ouvert à Londres en 2006, en tant qu’intermédiaire pour la vente de particulier à particulier. Elle assure ne pas être propriétaire des billets. Un reportage de Channel 4 montre pourtant qu’elle en achète parfois des milliers, avec autant d’astuce que d’opacité, directement auprès d’organisateurs. Faisant ainsi fondre les stocks.

Les fans s’empressent alors aux guichets, où ils attendent en vain. “Pour certains spectacles, les billets sont vite écoulés” explique Viagogo, non sans ironie, sur son site. Ne reste plus qu’à revendre les précieux sésames à des prix prohibitifs.

Changer la loi

L’Association suisse des organisateurs de concerts, spectacles et festivals de musique fait du lobbying auprès des parlementaires. Mais la loi n’a pas changé. En juin 2016, suivant l’avis du Conseil fédéral, le Conseil National a rejeté la motion du député Sebastian Frehner (UDC/BS) visant à interdire que des billets soient revendus à un prix supérieur à celui fixé par l’organisateur.

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