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La Cour suprême se saisit de la polémique sur l’injection létale

(Keystone-ATS) La Cour suprême des Etats-Unis a décidé vendredi de se saisir de la controverse sur l’injection létale. Elle a accepté l’appel de trois condamnés à mort de l’Oklahoma qui contestent la méthode d’exécution pratiquée dans cet Etat du sud des Etats-Unis.

Les condamnés avaient demandé à la plus haute juridiction du pays de s’interroger sur la constitutionnalité de l’injection létale avec du midazolam, un barbiturique associé à d’autres produits et utilisé dans trois exécutions accompagnées à chaque fois de souffrances.

“Nous sommes satisfaits de voir la Cour Suprême se saisir du dossier”, a indiqué l’avocat des condamnés dans un courriel à l’AFP. “Le protocole de produits utilisés dans l’Oklahoma ne peut pas assurer une exécution humaine, même s’il est administré de façon correcte”, a-t-il ajouté.

La Cour n’a cependant pris aucune décision concernant un éventuel report des dates d’exécution des trois condamnés alors que l’un d’eux doit être mis à mort jeudi prochain. L’avocat a indiqué qu’il allait demander un sursis à cette exécution. La Cour devrait entendre l’affaire en avril et prendre une décision en juin.

Minutes interminables

Un quatrième condamné, Charles Warner, 47 ans, était associé à cet appel mais il a été exécuté jeudi dernier dans l’Oklahoma, après près de neuf mois d’arrêt des exécutions dans cet Etat.

Le décès d’un condamné à mort, Clayton Lockett, avait en avril dernier suscité un vif émoi. L’homme avait succombé dans d’apparentes souffrances 43 minutes après le début de l’injection.

Le midazolam a été utilisé en janvier dans l’Ohio, un Etat du nord des Etats-Unis, en avril en Oklahoma et en juillet dans l’Etat d’Arizona (sud-ouest). Dans les trois cas, les condamnés ont montré des signes de suffocation, d’étouffement et de souffrances avant de succomber entre 26 et 117 minutes plus tard.

En 2008, la Cour suprême a décrété la méthode d’injection létale conforme à la Constitution. Mais, depuis, la plupart des Etats n’utilisent plus les mêmes produits, en raison d’une pénurie.

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