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La Cour suprême valide le décret migratoire controversé de Trump

Des manifestants protestent devant la Cour suprême américaine à Washington contre l'interdiction d'entrer aux Etats-Unis, qui frappe les ressortissants de plusieurs pays musulmans (archives). KEYSTONE/AP/ANDREW HARNIK sda-ats

(Keystone-ATS) La Cour suprême des Etats-Unis a rendu mardi un arrêt approuvant la légalité du décret présidentiel qui durcit les conditions d’entrée aux Etats-Unis des ressortissants en provenance de certains pays majoritairement musulmans.

Cette décision pourra être opposée aux juridictions inférieures qui bloquaient l’exécution du décret en question.

Par cinq voix contre quatre, les juges de la haute juridiction ont estimé que le texte contesté n’allait à l’encontre ni de la législation américaine sur l’immigration ni du premier amendement de la constitution américaine qui interdit qu’une religion puisse prévaloir sur une autre. “Ouah!”, a très vite réagi M. Trump dans un tweet lapidaire.

Cette décision accorde une large pouvoir discrétionnaire au président américain désormais autorité à décider qui peut entrer aux Etats-Unis. La liste des pays concernés pourrait même être élargie.

Donald Trump a signé un premier décret anti-immigration une semaine seulement après sa prise de fonction en janvier 2017. Celui-ci a été bloqué par plusieurs juridictions de première puis de seconde instance, obligeant l’exécutif à revoir sa copie tout en menant une bataille juridique.

150 millions de personnes

Actuellement, les dispositions prises par l’administration Trump interdisent l’accès au territoire des Etats-Unis à la plupart des ressortissants d’Iran, de Libye, de Somalie, de Syrie et du Yémen. Pour quelque 150 millions de personnes, les frontières américaines sont fermées. Le Tchad qui figurait sur la liste présentée en septembre en a été retiré le 10 avril.

La Cour suprême n’avait jamais jusqu’ici entendu les arguments de l’administration Trump pour justifier sa politique migratoire restrictive à l’égard de pays musulmans ou des bénéficiaires du Dream Act (DACA), loi qui protège les “Dreamers”, ces migrants arrivés illégalement aux Etats-Unis lorsqu’ils étaient enfants.

La plus haute juridiction américaine est toutefois intervenue dans le bras de fer que se livrent Trump et certains juges fédéraux sur la question migratoire. La Cour suprême a soutenu le président américain sur l’interdiction de territoire mais l’a désavoué sur la remise en cause du DACA.

Lutte contre le terrorisme

Le président américain soutient que les restrictions imposées à certains pays musulmans sont un moyen de lutter contre le terrorisme islamiste.

Pour les adversaires de Trump, son décret traduit simplement son aversion supposée pour les musulmans, un argument qui a fait mouche à plusieurs reprises lors de procédures devant les juridictions de première instance.

A l’appui de leurs plaintes, les opposants au décret font valoir la promesse du candidat Trump, pendant la campagne, “d’une interdiction totale et complète de l’entrée des musulmans aux Etats-Unis”. (Lawrence Hurley, Nicolas Delame et Guy Kerivel pour le service français)

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