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La déforestation n’est pas nécessaire à l’agriculture, selon la FAO

La déforestation n'est plus nécessaire pour une bonne agriculture, selon la FAO. KEYSTONE/EPA/YAHYA ARHAB sda-ats

(Keystone-ATS) L’expansion des terres agricoles est la principale cause de la déforestation dans le monde. Or il est possible de nourrir l’humanité sans raser de nouvelles forêts, affirme l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) lundi.

Le déboisement est particulièrement rapide dans les régions tropicales. Celles-ci ont perdu sept millions d’hectares de forêts par an entre 2000 et 2010, d’après le rapport de la FAO publié lundi. Dans le même temps, la surface des terres agricoles a augmenté de six millions d’hectares chaque année.

“Il y a toujours cette idée selon laquelle il est nécessaire de faire de la place pour les terres agricoles si l’on veut produire davantage de denrées alimentaires afin de nourrir une population en croissance”, explique Eva Muller, directrice de la branche forêts à la FAO. Mais il est possible de produire davantage de denrées sans conquérir de nouvelles terres.

Changement d’attitude

Une vingtaine de pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine ont réussi à inverser la tendance en modifiant le droit foncier, en améliorant la production agricole et en protégeant mieux les forêts, précise la FAO. “L’investissement dans le secteur agricole fait beaucoup pour augmenter la productivité, grâce à la hausse des rendements plutôt qu’au défrichement de nouvelles terres réservées à l’agriculture”, d’après Eva Muller.

Les forêts jouent un rôle important pour les exploitants agricoles. Elles ralentissent l’érosion, permettent de conserver les eaux dans les sols et réduisent les risques d’inondations, relève la FAO.

“Dans le passé, l’agriculture s’est attachée à produire de la nourriture et le secteur forestier avait d’autres préoccupations. Ils ne se sont jamais parlé et parfois, leurs politiques se sont révélées contradictoires”, déplore Eva Muller.

Selon l’ONU, le monde devra nourrir neuf milliards d’êtres humains en 2050, contre 7,4 milliards aujourd’hui.

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