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La fréquence des inondations côtières pourrait doubler d’ici à 2050

Les villes côtières, comme Scituate, dans le Massachusetts, devraient être encore plus souvent inondées à cause du réchauffement climatique (archives). KEYSTONE/AP/Steven Senne sda-ats

(Keystone-ATS) Une hausse de cinq à dix centimètres du niveau de la mer d’ici à 2050 pourrait doubler la fréquence des inondations côtières, en particulier sous les tropiques, indique une étude parue jeudi. Des villes comme Abidjan ou Bombay seraient considérablement affectées.

Le niveau de la mer s’élève actuellement d’environ trois à quatre millimètres par an. Ce rythme devrait s’accélérer sous l’effet du réchauffement climatique et de la fonte des glaces, rappelle une équipe de chercheurs de plusieurs universités américaines dans la revue Scientific Reports. Selon la méthodologie et les scénarios d’émission de gaz à effet de serre, à l’origine du réchauffement climatique, les scientifiques prévoient une hausse de 0,3 à 2 mètres d’ici à 2100.

Jusqu’à présent, les estimations à l’échelle mondiale des inondations côtières dues à la hausse du niveau de la mer n’ont pas pris en compte l’effet des vagues, sous-estimant ainsi leur impact potentiel, relèvent les chercheurs. Cette nouvelle étude conjugue les prévisions de hausse du niveau de la mer avec des modèles prenant en compte les vagues, les marées et la montée de l’eau pendant les tempêtes.

Avenir désastreux

Une hausse de cinq à dix centimètres du niveau de la mer, qui devrait être observée entre 2030 et 2050 selon la plupart des prévisions, doublerait la fréquence des inondations dans de nombreuses régions du monde, selon les chercheurs des universités de l’Illinois et d’Hawaï, et de l’institut d’études géologiques des Etats-Unis.

Les régions tropicales “vont subir les augmentations les plus importantes de la fréquence des inondations”, écrivent-ils.

L’avenir s’annonce désastreux “pour les vingt principales villes (selon le PIB) vulnérables aux inondations côtières (…) et pour de nombreuses villes exposées aux vagues, comme Bombay, Cochin, Grande Vitoria (Brésil, ndlr) ou Abidjan qui pourraient être considérablement affectées par une hausse de seulement cinq centimètres”, ajoutent-ils.

“Une élévation de moins de dix centimètres double le risque d’inondation dans une grande partie de l’océan Indien, de l’Atlantique sud et du Pacifique tropical”, selon l’étude.

Et une hausse de dix centimètres est suffisante pour le doubler dans des régions comme la côte atlantique en Europe et la côte ouest de l’Amérique du Nord, “y compris dans des centres urbains importants comme Vancouver, Seattle, San Francisco et Los Angeles”, précisent les chercheurs.

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