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La gauche genevoise conserve son monopole au Conseil des Etats

La Verte Lisa Mazzone et le socialiste Carlo Sommaruga entourés par leur partisan en Vieille-Ville à Genève à l'annonce de leur élection au Conseil des Etats. KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) La gauche genevoise conserve son monopole vert-rose au Conseil des Etats. L’écologiste Lisa Mazzone et le socialiste Carlo Sommaruga ont été élus dimanche lors du deuxième tour de l’élection laissant loin derrière les trois candidats de droite.

Partie unie, la gauche a logiquement gardé les deux sièges laissés vacants par Robert Cramer et Liliane Maury Pasquier. Déjà très largement en tête à l’issue du premier tour, les deux conseillers nationaux Lisa Mazzone, 31 ans, et Carlo Sommaruga, 60 ans, ont maintenu l’écart. La Verte termine loin devant avec 45’998 voix, suivie de Carlo Sommaruga (41’839 voix).

En affrontant une gauche unie, la droite divisée n’avait que peu de chances de passer l’épaule lors de ce scrutin majoritaire. Avec un taux de participation de 32,81%, soit moins que les 39,01% du premier tour, le regain de mobilisation espéré par l’Entente n’a pas eu lieu. Le conseiller national sortant PLR Hugues Hiltpold termine ainsi troisième avec 27’297 voix. Cet échec interrompt sa carrière politique.

Faible mobilisation

Déçu, Hugues Hiltpold déplore le manque de mobilisation de l’électorat de droite. En cause notamment, selon lui, les affaires qui ont ébranlé la droite. Il a constaté de nombreuses réactions à ce sujet lors de sa campagne. Il faudra peut-être miser à l’avenir sur une candidature unique de la droite, comme les Vaudois, a-t-il ajouté.

Selon le président du PLR Genève, Bertrand Reich, “il est clair que la désunion de la droite a joué un rôle important dans ce résultat. Nous ne pouvons que déplorer les conséquences, mais nous devons apprendre de nos erreurs pour le futur”, a relevé M. Reich. Ces déclarations font écho à la volonté de l’Entente de maintenir un ticket à deux pour le deuxième tour alors que l’UDC partait seule.

Mission impossible

Cette stratégie n’a pas fonctionné, ouvrant même un boulevard à la gauche qui garde son hégémonie à la Chambre des cantons qui dure depuis douze ans. La colistière du PLR Hugues Hiltpold, la PDC Béatrice Hirsch, termine quatrième avec 22’960 voix. L’ancienne présidente du parti cantonal constate qu’il était impossible de contrer la vague verte.

Béatrice Hirsch a aussi certainement fait les frais des salves des jeunes PLR et UDC qui avaient ouvertement demandé de voter pour Hugues Hiltpold et pour Céline Amaudruz, laissant la PDC sur le carreau. Un groupement d’entrepreneurs indépendants leur avait emboîté le pas. Enfin, le conseiller national PLR Christian Lüscher avait soutenu Hugues Hiltpold en ne mentionnant délibérément pas la PDC.

Score honorable

Au final, l’UDC Céline Amaudruz talonne la PDC avec 21’926 voix. La conseillère nationale estime que son score est honorable compte tenu de l’unique soutien du MCG. Elle se dit préoccupée pour l’avenir du canton en constatant que “ce sont les personnes les plus à gauche du Parlement” qui ont été élues dimanche. La conseillère nationale déplore aussi que ses appels pour un ticket commun avec le PLR n’aient pas été entendus.

Enfin, le candidat atypique Paul Aymon, dit le Prophète, ferme la marche avec 2529 voix. A noter qu’il a plus que doublé ses voix entre le premier et le second tour.

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