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La justice française ouvre une enquête dans l’affaire Baupin

L'épouse de Denis Baupin, Emmanuelle Cosse, dans l'ombre de François Hollande (archives) KEYSTONE/EPA POOL/IAN LANGSDON / POOL sda-ats

(Keystone-ATS) La ministre française du Logement Emmanuelle Cosse, dont le mari Denis Baupin est accusé de harcèlement et d’agression sexuelle, a estimé mardi qu’il revenait à la justice de trancher cette affaire. Une enquête préliminaire est désormais ouverte dans ce dossier.

Le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête préliminaire après la publication de témoignages mettant en cause le député Denis Baupin. “A cette heure, aucune plainte relative à ces faits n’a été reçue au parquet de Paris”, précise-t-il cependant dans un communiqué.

“L’enquête va s’attacher à recueillir les témoignages des victimes présumées qui se sont exprimées dans les médias, à vérifier les dates et lieux de la commission des faits allégués et à entendre tout témoin utile”, a-t-on aussi appris de source judiciaire à Paris.

“Extrême gravité”

“J’ai appris comme vous hier ces accusations”, a assuré Emmanuelle Cosse sur la radio France Info. “J’ai été très touchée en tant que femme, en tant que compagne et en tant que mère mais aussi en tant que ministre”, a-t-elle ajouté. La veille, des accusations ont été portées contre Denis Baupin par au moins huit femmes, citées par plusieurs médias. Le couple est marié depuis juin 2015.

“On parle de faits qui sont d’une extrême gravité. Et si ces faits sont avérés, il faut que cela soit réglé devant la justice. Et si ces faits ne sont pas avérés, il faut aussi que ce soit réglé devant la justice, il n’y a pas d’autre choix”, a estimé mardi la ministre.

Emmanuelle Cosse a aussi assuré son mari de sa “confiance”, assurant ne pas être “troublée” par le nombre important de témoignages à charge. Elle a dit ne “jamais (avoir) été saisie à aucun moment de signalements sur des faits de harcèlement sexuel ou d’agression sexuelle” lorsqu’elle était à la tête du parti écologiste EELV, entre fin 2013 et son entrée au gouvernement en février 2016.

“Les questions de violences faites aux femmes sont inhérentes avec mon combat politique, je n’ai jamais transigé avec cela”, a-t-elle insisté, alors qu’un élu du parti l’a accusée d’avoir tenté d’étouffer l’affaire. “Je fais la part des choses entre ce qui peut concerner mon conjoint et ce qui peut me concerner moi”.

Face au scandale, Denis Baupin a démissionné lundi de la vice-présidence de l’Assemblée nationale, tout en contestant “l’idée de harcèlement sexuel et plus encore d’agression sexuelle”.

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