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La justice valaisanne confirme l’internement d’un pédophile

Le Tribunal cantonal valaisan a confirmé une mesure d'internement à l'encontre d'un pédophile. L'homme contestait la procédure valaisanne et réclamait sa libération. Le tribunal a rejeté son recours. KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Le Tribunal cantonal valaisan a confirmé la mesure d’internement à l’encontre d’un pédophile récidiviste. Il a rejeté le recours de l’individu qui réclamait sa mise en liberté, communique-t-il mardi.

Condamné à 11 ans et huit mois de prison en 2012 pour des actes d’ordre sexuel avec des enfants, l’homme était soumis à psychothérapie. Une mesure que la justice a levée en avril faute de résultat pour la remplacer par un internement. Le pédophile conteste la procédure valaisanne qui dans le même temps lève la mesure thérapeutique et prononce l’internement.

Lors du procès en appel le 9 octobre, l’avocat de la défense avait critiqué la manière de faire de la justice valaisanne qu’il estime contraire à la législation. Dans un premier temps, la justice aurait dû se prononcer sur la levée de la mesure thérapeutique, laissant la possibilité de recourir. Une décision sur un internement aurait pu être prise dans un second temps seulement.

Pour l’avocat, il y a un mélange de procédure inadmissible. Il a déjà évoqué un recours au Tribunal fédéral lors du procès: “n’attendez pas que Lausanne corrige votre jugement”, avait-il alors lancé à la cour. Le Tribunal cantonal a néanmoins rejeté tous ces griefs.

Procédure admissible

La procédure unique est admissible, précise le Tribunal cantonal. La nouvelle loi d’application du code pénal unifie les compétences du tribunal d’application des peines et mesures pour assurer une procédure de changement de sanction uniforme et efficace.

Lors de l’audience du 9 octobre, la cour a entendu un expert psychiatre forensique qui avait établi l’une des expertises du pédophile. Le tribunal constate que la situation de l’homme n’a connu aucun progrès.

“En l’absence de chance de succès, la mesure thérapeutique institutionnelle devait être levée”, écrit le tribunal. En raison du risque élevé de récidive, le tribunal a confirmé la mesure d’internement.

Récidiviste

L’homme avait été condamné en juillet 2011 à 13 ans de prison, ramené à 11 ans et huit mois en appel. Il a été reconnu coupable d’actes d’ordre sexuel avec des enfants, de contraintes sexuelles et de viol. Il s’en était pris notamment à des jeunes filles adolescentes au centre sportif de Fiesch (VS) dans les années 1990.

En 2000, il avait agressé trois élèves de l’école privée Aiglon Collège à Villars-sur-Ollon (VD). Deux ans auparavant, il avait violé une jeune femme dans le Valais central. Il a finalement été arrêté en 2007 à Soleure après avoir blessé un homme dont il traquait la fille.

L’individu n’en était pas à ses premiers méfaits. En 1979, il était condamné à dix ans de prison dans le canton d’Argovie pour des faits similaires commis dès 1977. Il a pénétré dans une cinquantaine de maisons pour s’en prendre à des jeunes filles, commettant au moins cinq viols. Comme à Fiesch, il droguait ses victimes avec un produit similaire au chloroforme.

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