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La lobbyiste se dit disculpée dans l’affaire Markwalder

(Keystone-ATS) La lobbyiste Marie-Louise Baumann, qui se trouve au coeur de l’affaire kazakhe avec la conseillère nationale (PLR/BE) Christa Markwalder, reconnaît une faute. Elle rejette toutefois l’essentiel des reproches.

C’était une erreur de transmettre des informations d’une commission du Conseil national à des clients du Kazakhstan, déclare Mme Baumann dans une interview diffusée samedi par le quotidien Nordwestschweiz. La lobbyiste a été réprimandée notamment sur ce point-là vendredi par la Société suisse des affaires publiques (SSPA).

Elle n’est cependant pas d’accord avec tous les reproches faits à son encontre. “J’ai été disculpée dans l’intégralité des points capitaux”, relève-t-elle. Elle réaffirme avoir averti Mme Markwalder des accords avec les clients kazakhs. “Je peux le prouver et la commission de déontologie l’a reconnu”.

La lobbyiste ne comprend en outre pas les critiques de la conseillère nationale bernoise, qui l’accuse d’avoir abusé de sa confiance. “L’incident remonte à deux ans. Peut-être qu’elle ne se souvient pas de tout”, estime Mme Baumann, notant que les deux femmes ne se parlent plus depuis l’éclatement de l’affaire.

Médias critiqués

Marie-Louise Baumann dit être injustement traitée par les médias. “Mais mes clients et mes collègues de travail, ainsi que les parlementaires savent comment je travaille”, ajoute-t-elle.

Elle entend mettre un terme à la plupart de ses activités de lobbying à la fin de la législature. Elle aura 69 ans et avait déjà décidé il y a quatre ans d’arrêter à ce moment-là, explique-t-elle.

En juin 2013, Christa Markwalder a déposé une intervention parlementaire sur les relations entre la Suisse et le Kazakhstan. Elle y posait diverses questions au Conseil fédéral sur la poursuite des contacts entre la Confédération et ce pays au régime autoritaire.

Or l’intervention a été rédigée par une agence de relations publiques active en Suisse, Burson-Marsteller, mandatée par le parti kazakh Ak-Jol. Cette formation politique se décrit comme faisant partie de l’opposition, alors qu’elle serait proche du pouvoir.

Christa Markwalder a avoué avoir transmis des informations de la commission de politique extérieure du Conseil national à la lobbyiste qui les a passées à son mandant kazakh. La commission compétente du National a refusé jeudi de lever l’immunité de la libérale-radicale bernoise. Celle du Conseil des Etats doit encore se prononcer.

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