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La Lune est bien née d’une collision apocalyptique avec la Terre

(Keystone-ATS) La Lune est bien née voici très longtemps d’une collision apocalyptique avec la Terre. Selon une étude, la preuve confirmant cette théorie tient en peu de chose: un léger excès de “zinc lourd” découvert dans des roches lunaires.

Les scientifiques cherchaient cette preuve depuis que les premières missions américaines Apollo ont rapporté des échantillons de Lune dans les années 1970. Et c’est le Français Frédéric Moynier, de l’Université Washington à Saint-Louis (Etats-Unis), et son équipe qui sont les premiers à l’avoir trouvée.

D’après la théorie dite de “l’impact géant”, la Lune a été créée voici environ 4,5 milliards d’années lorsque la Terre primitive a été violemment percutée par un corps céleste baptisé Théia (mère de la Lune, Séléné, dans la mythologie grecque), aussi massif que la planète Mars. A titre de comparaison, l’astéroïde qui aurait bien plus tard provoqué la disparition des dinosaures avait seulement la taille de Manhattan.

La collision a libéré tellement d’énergie que Théia a fondu et s’est évaporée, au même titre qu’une grande partie de l’enveloppe terrestre. Une partie du nuage de roches vaporisées se serait de nouveau agrégée à la Terre, tandis que l’autre se serait solidifiée non loin de là, donnant naissance à la Lune.

Simulations informatiques

Au fil du temps, l’hypothèse de l’impact géant est devenue de plus en plus plausible. Elle est compatible avec des simulations informatiques et des échantillons lunaires très pauvres en éléments volatils (qui s’évaporent facilement), comme le sodium, le potassium, le plomb ou le zinc.

“Mais si ces roches étaient dépourvues d’éléments volatils après avoir été vaporisées durant l’impact géant, on aurait aussi dû trouver un fractionnement entre les différents isotopes (variantes) d’un même élément”, seuls les plus lourds demeurant dans la roche, explique Frédéric Moynier dans un communiqué diffusé par son université.

Jusqu’à présent, personne n’était parvenu à mettre en évidence un tel “fractionnement isotopique” concernant la Lune.

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