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La lutte antidopage a “désespérément” besoin des lanceurs d’alerte

(Keystone-ATS) La lutte contre le dopage a “désespérément” besoin des lanceurs d’alerte, a estimé mercredi Olivier Niggli, le directeur de l’Agence mondiale antidopage (AMA).

“Les agences antidopage ne peuvent pas tout faire dans le combat contre le dopage. Nous avons désespérément besoin des lanceurs d’alerte”, a expliqué M. Niggli lors d’une conférence sur la lutte antidopage à Londres. “Mais pour les encourager à coopérer, nous ne pouvons pas tout faire. Nous avons besoin des forces de l’ordre pour nous aider à protéger les lanceurs d’alerte. Elles sont les seules a pouvoir le faire”, a plaidé le dirigeant suisse.

Le récent scandale de dopage dans l’athlétisme russe a été mis au jour par l’athlète Yulia Stepanova et son mari Vitaly, un ancien contrôleur de l’Agence russe antidopage, qui vivent aujourd’hui cachés aux Etats-Unis. Leurs témoignages ont initié le processus d’enquête qui a abouti à la suspension de la Fédération russe d’athlétisme de toute compétition internationale et à une vaste tentative de refonte de l’antidopage russe.

“Je pense que dans la plupart des cas, les lanceurs d’alerte devraient être assurés de leur sécurité par les forces de l’ordre avant de s’exposer. Cela devrait être le processus normal”, a continué M. Niggli. “Le dernier lanceur d’alerte russe a décidé de parler à la télé. C’était sa décision”, a regretté l’avocat, faisant référence aux révélations du coureur de 1500 mètres Andreï Dmitriev dans un documentaire de la chaîne allemande ARD diffusé en janvier. L’athlète russe avait révélé que des entraîneurs russes impliqués dans le scandale de dopage d’État continuaient à opérer.

“Nous allons utiliser cette information, mais après cela, il ne peut plus nous servir à rien car plus personne ne voudra lui parler en Russie”, a dit le dirigeant, expliquant qu’il serait préférable que les lanceurs d’alerte ne rendent pas public leurs informations avant d’avoir reçu l’assurance d’une protection. “Un fois dans la nature, c’est plus difficile de les protéger”, a expliqué le directeur de l’AMA.

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