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La Pologne pourrait accueillir plus de réfugiés que les quotas

(Keystone-ATS) La Pologne est en mesure d’accueillir plus de réfugiés que les quotas proposés par l’Union européenne, estime Varsovie. Mais l’UE doit rendre ses frontières étanches et assurer la sécurité de ses citoyens, a indiqué lundi le chef de la diplomatie polonaise.

“Face à la crise croissante, la Pologne est en mesure d’accepter de son propre gré plus de réfugiés que ne le prévoient les quotas proposés par la Commission européenne”, a indiqué le ministre sans toutefois donner de chiffre précis. Il s’exprimait lundi dans une tribune publiée dans le quotidien polonais Gazeta Wyborcza.

“Une action complexe et efficace de l’Union européenne et des pays membres dans le domaine de la politique de l’asile et de migration est cependant nécessaire”, résume Grzegorz Schetyna dans cette tribune qui devait être également publiée dans plusieurs autres médias européens.

Selon le ministre polonais, l’Europe doit surtout rendre ses frontières “étanches”, mieux coopérer avec ses voisins, exiger d’eux “le respect des accords d’extradition, des contrôles effectifs aux frontières ainsi que leur protection”.

Séparer le bon grain de l’ivraie

Le ministre des Affaires étrangères prône aussi la création de centres d’accueil pour les réfugiés “où nous pourrions les identifier, nous en assurer du point de vue de notre propre sécurité, et aussi séparer les réfugiés des migrants économiques”.

“A cet effet, il sera utile d’établir sur des critères clairs une liste commune de pays jugés sûrs”, a encore souligné le ministre. Selon lui, une stabilisation des pays d’où viennent les réfugiés est également nécessaire.

“Si l’Europe unie n’entreprend pas d’actions courageuses fondées sur la solidarité, mais aussi sur le souci de la sécurité de ses citoyens, cette crise ne pourra que s’accentuer”, a souligné le ministre pour qui la discussion sur les quotas n’est qu’une “demi-mesure”.

Consultations lundi

La Pologne est d’accord pour l’instant d’accueillir 2000 réfugiés, mais se refuse d’accepter les quotas, faute d’une politique de migration commune de l’UE.

Le ministre polonais doit se rendre lundi après-midi à Prague pour discuter de la crise migratoire avec ses homologues du groupe de Visegrad (République tchèque, Slovaquie et Hongrie), ainsi que du Luxembourg, qui préside l’UE, de la Roumanie et de la Lettonie.

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