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La présidente argentine met les pieds dans le plat à Pékin

(Keystone-ATS) La visite d’Etat en Chine de Cristina Fernandez Kirchner a été entachée d’un couac très embarrassant: la présidente argentine s’est, dans un tweet fort peu diplomatique, moquée de la façon dont les Chinois prononcent l’espagnol.

Mercredi, jour où elle était reçue en grande pompe à Pékin par le numéro un chinois Xi Jinping, Mme Fernandez a diffusé un message très surprenant sur son compte Twitter officiel. “Sont-ils tous de la Campola? Sont-ils venus pour le liz et le pétlole?”, a écrit en espagnol la dirigeante.

En transformant les “r” de son texte en “l”, elle donnait à ces mots une consonance censée évoquer un accent asiatique. Dans ce tweet se voulant ironique, la présidente se félicitait de la nombreuse assistance à un forum commercial sino-argentin qu’elle a clôturé dans la capitale chinoise.

En Argentine, la cheffe d’Etat est accusée par ses opposants de gonfler artificiellement le public de certains de ses meetings, avec des membres de la Campora, un mouvement de jeunesse dirigé par son fils Maximo. Ces militants accepteraient de se mobiliser, pour faire la claque, contre un simple sandwich et un coca-cola. D’où l’interrogation narquoise sur le “riz” et le “pétrole”.

Les excuses ne suffisent pas

Mme Fernandez a donné l’impression de regretter très vite son tweet, tandis que la sphère Internet s’emballait. “Désolée”, s’est-elle excusée dans un nouveau tweet, en se défendant ainsi: “Seul l’humour permet d’encaisser le ridicule et l’absurde, quand ils atteignent un tel niveau”. Mais cela n’a pas suffi à calmer les réseaux sociaux, enflammés par le “faux pas” de la présidente argentine.

“Racisme”, “manque de tact”, “humour éculé”, “gaffe”, “blague honteuse”, “irrespect”… rien n’a été épargné à Mme Fernandez. Et ce n’est pas l’avalanche de tweets qu’elle a publiés dans la foulée, insistant sur “l’accueil chaleureux” qu’elle recevait en Chine, qui a permis de renverser la vapeur.

Après que la polémique eut pris de l’ampleur, surtout en Occident et particulièrement en Argentine, les internautes chinois sont à leur tour entrés dans la danse. Et ce, même si Twitter est censuré en Chine.

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