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La présidente sud-coréenne perd sa majorité absolue au Parlement

(Keystone-ATS) Le parti conservateur Saenuri de la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a subi une sévère défaite électorale aux législatives de mercredi. Sa formation a perdu la majorité absolue qu’elle détenait depuis 16 ans à l’Assemblée nationale.

Selon des projections après dépouillement de 90% des bulletins, le parti Saenuri de Mme Park ne devait obtenir que 124 sièges sur 300 dans l’Assemblée nationale, a indiqué l’agence de presse Yonhap. Conformément à ce qu’avaient précédemment indiqué des sondages à la sortie des bureaux de vote, cela fait perdre au parti conservateur la majorité absolue dont il disposait dans l’assemblée.

Le Saenuri avait remporté en 2012 une majorité absolue de 152 sièges et espérait cette année une victoire encore plus large. “Saenuri reconnaît humblement les résultats des élections et le choix des électeurs”, a déclaré à la presse un porte-parole du parti. “Nous avons profondément déçu les gens”, a-t-il admis.

Le parti social-libéral Minjoo devait de son côté emporter 121 sièges, selon les mêmes projections, et le Parti du peuple 39 sièges. Au total, 42 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes. Les 300 sièges de l’Assemblée nationale étaient à renouveler: 253 au suffrage direct et 47 à la proportionnelle.

C’est la première fois en 16 ans que le parti conservateur perd le contrôle du Parlement, les trois partis d’opposition devant selon les projections totaliser 165 sièges. La participation a été de 58%, soit 3,8 points de plus que lors des législatives de 2012.

Difficile fin de mandat

Ce résultat est une surprise car les sondages avaient annoncé que le Saenuri conforterait sa majorité absolue en profitant de la division de la gauche.

Il ne devrait avoir qu’un impact limité sur la conduite des affaires sud-coréennes, dans un pays où l’essentiel du pouvoir est aux mains du chef de l’Etat. Mais ce résultat devrait affaiblir Mme Park pour les deux dernières années de son mandat unique de cinq ans, qui s’achèvera en 2018.

“C’est une sanction des électeurs contre la présidente Park. Beaucoup d’électeurs ont assez de son style autoritaire”, a commenté Yang Moo-Jin, de l’Université des études nord-coréennes.

Mme Park est également accusée d’avoir échoué à mettre en oeuvre ses promesses électorales.

Economie en berne

Les élections à l’Assemblée nationale, unique chambre du Parlement, sont traditionnellement dominées par les sujets de politique intérieure. La hausse du chômage, la baisse des exportations et l’endettement des ménages ont généré des critiques de la politique de Mme Park et, par extension, de son parti.

Les politologues estimaient en revanche que l’aggravation des tensions sur la péninsule coréenne depuis le 4e essai nucléaire de Pyongyang début janvier profitait politiquement au Saenuri, qui capitalise sur la fermeté de la présidente vis-à-vis de la Corée du Nord.

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