Des perspectives suisses en 10 langues

La pression monte en faveur de la candidate féminine

La lutte promet d'être chaude entre le Tessinois Ignazio Cassis et la Vaudoise Isabelle Moret, ici lors de la session de printemps en mars dernier (archives). KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE sda-ats

(Keystone-ATS) Comme attendu, au terme du délai pour proposer des candidats au PLR suisse, seuls Isabelle Moret, Pierre Maudet et Ignazio Cassis sont en lice pour la succession de Didier Burkhalter au Conseil fédéral. Le débat se focalise maintenant sur la candidature féminine.

Les sections cantonales avaient jusqu’à vendredi à minuit pour proposer leurs candidats. Il n’est pas dit pour autant que le conseiller d’Etat genevois Pierre Maudet, la conseillère nationale vaudoise Isabelle Moret et son homologue tessinois Ignazio Cassis se trouveront sur le ticket officiel du groupe parlementaire.

Ce dernier auditionnera les candidats le 1er septembre lors de sa réunion prévue à Neuchâtel. Le groupe parlementaire décidera ensuite s’il présente un ticket à deux ou à trois et quels noms y figurent.

Durant ces trois prochaines semaines, le débat promet d’être chaud. Ce week-end déjà, des voix se sont élevées en faveur de la candidature féminine.

Et pas des moindres, puisque la présidente de la Confédération Doris Leuthard elle-même, qui a annoncé qu’elle ne briguerait pas de nouveau mandat, estime dans la NZZ am Sonntag que “le Parlement ne peut pas se permettre d’élire un gouvernement avec une seule femme”. Qu’elle parte tout de suite ou au terme de la législature en 2019, la constellation reste la même, souligne la conseillère fédérale.

Appui des Femmes PLR

A l’interne, Isabelle Moret peut compter sur l’appui des Femmes PLR. Il est important qu’elles la soutiennent “fermement”, a déclaré leur présidente Doris Fiala sur les ondes de la radio SRF.

La conseillère nationale zurichoise était pourtant favorable à une candidature tessinoise au début, jugeant que la représentation régionale primait sur celle des femmes. L’annonce du départ de Doris Leuthard à la fin de la législature a changé la donne. Cette démission a relancé la question des femmes, a-t-elle expliqué.

La présidente du PLR Petra Gössi a également déclaré dans l’émission “Samstagsrundschau” de la radio publique alémanique vouloir une femme de son parti au gouvernement. Mais en l’état, tout reste ouvert, a-t-elle observé, également entendue au journal de la RTS.

“Double objectif”

Après trois semaines de silence, Jacqueline de Quattro s’est aussi exprimée ce week-end sur sa stratégie en tant que candidate à la candidature, puis son retrait. Il s’agissait de “laisser le maximum de chances à Isabelle Moret”, davantage connue à Berne, dit-elle.

Avec un “double objectif”. Premièrement, “rompre avec le leitmotiv du ‘Ticino First'”. Selon elle, “ce siège est romand et s’il revient à un Tessinois, on ne sera pas près de le récupérer”.

En second lieu, la démarche visait à “profiler les femmes compétentes et expérimentées” au sein du PLR. Pour elle, “l’égalité l’emporte sur les considérations régionalistes”, les partis bourgeois n’étant pas à la pointe dans ce domaine.

Egalement interrogée dans la “Schweiz am Wochenende”, la Vaudoise estime qu’il devrait toujours y avoir au moins trois femmes au Conseil fédéral. En 2017, cela ne devrait même pas être discuté, dit-elle.

“D’ailleurs, si la section tessinoise avait présenté Laura Sadis aux côtés d’Ignazio Cassis, j’aurais retiré ma candidature”, affirme Mme de Quattro. “Isabelle Moret et Pierre Maudet ont fait savoir qu’ils n’auraient alors pas fait acte de candidature. Et le Tessin aurait son siège!”, souligne la Vaudoise.

Soutien au PBD

Le président du PBD Martin Landolt est du même avis. En l’état, il votera Moret, a-t-il dit dans le Blick. Un parti qui occupe deux sièges au Conseil fédéral doit y placer au moins une femme.

Les prétentions tessinoises sont certes justifiées, mais pour le conseiller national glaronais, il est incompréhensible que le PLR tessinois ne propose pas de femme sur son ticket.

Le ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter quitte le gouvernement fin octobre après huit ans passés au collège. Son successeur sera désigné le 20 septembre.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision