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La série noire se poursuit pour MCH, qui renonce à Grand Basel

Après une seule édition de Grand Basel, MCH renonce car "les revenus n'ont pas été à la hauteur" et "les coûts ont été extrêmement plus élevés que prévu" (archives) KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS sda-ats

(Keystone-ATS) MCH collectionne les déconvenues en 2018, véritable annus horribilis pour l’organisateur de foires et salons. Le groupe rhénan renonce désormais à son salon de la voiture d’exception Grand Basel après une seule et unique édition, bouclée dans le rouge vif.

L’accumulation des ennuis va peser lourdement sur la performance annuelle. En 2018, MCH devrait subir une perte nette de “plus ou moins” 170 millions de francs, a indiqué lundi à AWP un porte-parole du groupe. En septembre, au moment de la publication du rapport intermédiaire, la direction avait fixé le montant de la perte totale à plus de 100 millions de francs.

La constitution de réserves à hauteur de 30 à 40 millions destinées à financer la restructuration en cours et des correctifs de valeur d’au moins 100 millions pour la halle du groupe à Bâle vont peser de tout leur poids sur les résultats.

Hors frais exceptionnel, la perte nette est attendue à 14 millions au moins, selon un communiqué publié lundi.

Sortie de route précoce

MCH devrait redresser la barre en 2019, selon Christian Jecker, porte-parole du groupe. “Nous n’avons pas encore tous les chiffres. Mais avec les mesures prises cette année, le développement devrait être positif.”

Après les déboires de Baselworld, de Comptoir Suisse et de Züspa, la liste des soucis s’est encore allongée pour MCH. Le groupe a lancé cette année Grand Basel, salon de la voiture d’exception dont la première édition s’est tenue à Bâle en septembre.

La manifestation a visiblement calé au démarrage. “Les revenus n’ont pas été à la hauteur des attentes. En outre, les coûts ont été extrêmement plus élevés que prévu, en raison des frais de lancement”, a expliqué Christian Jecker, porte-parole de MCH. “Nous avons perdu de l’argent, de manière significative.” La manifestation a attiré près de 12’000 personnes.

Cette sortie de route précoce aura scellé le destin de la manifestation, envoyée à la casse dans sa forme actuelle. “Il faudra développer d’autres formats. (…) Nous ne pouvons pas reproduire à l’identique le salon de cette année”, selon M. Jecker. Un retour est envisagé pour 2020.

Le groupe bâlois a également annulé l’édition délocalisée de Grand Basel qui devait se tenir en février à Miami, en Floride.

Trois à cinq mois pour le Comptoir

Le sort réservé à cette manifestation est identique à celui du Comptoir Suisse, mis au rebut après l’édition 2018, la 99e de cette foire emblématique. “L’équipe planche sur le nouveau concept. Nous avons bon espoir de présenter les nouvelles idées dans trois à cinq mois”, explique le porte-parole.

Le Comptoir suisse a accueilli 61’000 visiteurs en septembre dernier, contre 570’000 en 1997 et un million en 1986. Là aussi, la foire devrait marquer son retour en 2020, dans le meilleur des cas.

Pour sa part, le public alémanique a dû faire le deuil de deux événements, à savoir la Züspa à Zurich et la Muba, à Bâle. MCH a toutefois précisé qu’il n’abandonnait pas purement et simplement ces foires mais planchait également sur “un nouveau concept innovant d’ici 2020” afin de répondre à “l’évolution du marché”, sans davantage de précision.

La société se trouve dans l’oeil du cyclone depuis le retrait du groupe Swatch de Baselworld, rendez-vous contesté dans sa forme actuelle. L’annonce du géant horloger et principal exposant a provoqué un effet d’entraînement, poussant d’autres marques comme Raymond Weil et Corum à bouder un salon bâlois autrefois incontournable.

Le groupe rhénan est par ailleurs confronté à la baisse structurelle de fréquentation qui touche certains types d’événements, ce qui l’a incité à faire le ménage dans son portefeuille.

Ces nouvelles annonces se répercutaient défavorablement sur le titre MCH, qui perdait 4,8% à 28 francs vers 11h15, à contre-courant d’un SPI en hausse de 1,31%. L’action cotée à la Bourse suisse a perdu 62% de sa valeur depuis janvier.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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