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La Suisse begaie son jeu pour son entrée en lice

(Keystone-ATS) Début de tournoi olympique cauchemardesque pour l’équipe de Suisse masculine en hockey. Les joueurs de Patrick Fischer ont livré une performance de match amical face au Canada pour une défaite 5-1.

La Suisse ne s’attendait très certainement pas à ce que le Canada lui déroule le tapis rouge, mais la fessée administrée lors des 26 premières minutes de la rencontre a dû en surprendre plus d’un. Ce Canada que certains voyaient comme l’un des plus mauvais effectifs de ces trente dernières années a donc donné une leçon à des Suisses patauds, maladroits et la tête encore à la cérémonie d’ouverture.

Dans une patinoire à moitié remplie où l’on pouvait entendre les joueurs se parler du haut de la tribune, les Canadiens ont pris le jeu à leur compte dès le puck lancé. Acculés dans leur zone, les Suisses ont regardé les joueurs de Willie Desjardins leur danser sur le ventre. Une déviation de René Bourque (3e), un plomb de Maxim Noreau (8e) et la Suisse était déjà sur les talons alors que le match venait à peine de commencer.

Le Canada a bénéficié du soutien que lui confèrent son histoire et sa mythologie. Car pour le béotien, la Feuille d’érable possède ce côté originel. Comme si on ne pouvait associer un autre pays à ce sport à la manière du Brésil en football. Mais au-delà de ces encouragements de prestige, les hommes de Desjardins ont mérité d’être poussés par le public. Composé de joueurs exerçant leur métier en Europe, cette formation à la Feuille d’érable donne l’impression que la chance et la gratitude de pouvoir défendre les couleurs de son pays dans une compétition majeure agit comme un stimulant.

Un naufrage collectif

Le constat suisse est diamétralement opposé. Si Patrick Fischer et ses ouailles entendent jouer un rôle en vue dans ce tournoi, il leur faudra rapidement trouver des solutions aux problèmes mis à nu par les Nord-Américains. Titularisé dans les buts, Leonardo Genoni n’a pas été à la hauteur de la tâche. Le portier de Berne, pourtant excellent avec son club, a flanché à quatre reprises avant de céder sa place à Jonas Hiller (26e). Le Zurichois n’est pas seul responsable de la perméabilité de l’arrière-garde helvétique, mais huit arrêts sur douze tirs correspondent à un très vilain 66,66% d’arrêts. Genoni a été abandonné par sa défense. Sur le 3-0 de Bourque, Félicien Du Bois a laissé l’attaquant canadien seul et ce dernier a pu reprendre son propre rebond pour glisser le puck entre les jambes de Genoni.

Ce naufrage collectif a au moins le mérite de n’épargner personne. Les responsabilités sont multiples et l’auto-critique vaut pour chacun, tant en défense qu’en attaque. Le but signé Simon Moser à la 48e rappelle que la Suisse possède de sérieux arguments, mais que ce n’est qu’en acceptant de se faire mal que l’on arrive à quelque chose au niveau international.

La Suisse doit maintenant corriger le tir en s’inspirant de sa fin de match. Elle devra le faire samedi à 8h40 heure suisse contre la Corée du sud pour le match le plus déséquilibré de son groupe.

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