La Suisse déclassée par la Russie
Genève - Pour son premier match du tournoi mondial à Minsk, la Suisse a subi la loi de la Russie 5-0. Les hommes de Simpson ont en sus livré une performance sans relief.
Treize secondes. La Suisse aura résisté à la Russie treize secondes. Le temps pour Plotnikov de surprendre Genoni d'un tir précis sur sa droite. De toutes les entrées en matière ratées, celle-ci mérite assurément une place de choix. Battue par une habile déviation à la ligne bleue, la formation de Sean Simpson a affiché le même visage que lors des matches de préparation. Un visage sans expression. Et lorsque l'on affronte une Russie en mode rachat après des Jeux de Sotchi indignes de leur talent, cette attitude ne pardonne pas. Cinq ans après leur dernier duel dans cette même compétition, un revers suisse 4-2 à Berne, la Suisse n'a pu rééditer l'exploit de St-Pétersbourg en 2000 (victoire 3-2).
L'ouverture à la marque de la Sbornaja a pourtant produit un petit électrochoc dans les rangs helvétiques. La Suisse a ainsi pu inquiéter plus d'une fois Sergei Bobrovski. Sans succès. Et sur le deuxième jeu de puissance russe, Alex Ovechkin a doublé la mise depuis son spot favori, soit sur le côté gauche de la défense. Titularisé à la place de Berra, Genoni n'a jamais eu le temps de se mettre en confiance. Capables de temps forts impressionnants, les Russes peuvent également connaître des périodes de léthargie dont la Suisse n'a pas su profiter. Et à la 18e, Shipachyov a fait exploser une troisième fois une Minsk Arena remplie et forcément dévouée à la cause russe le jour de la Fête de la Victoire célébrant la capitulation allemande en 1945.
Contrairement à l'équipe vice-championne du monde à Stockholm, cette Suisse-là manque d'opiniâtreté et de caractère. Catastrophique au niveau défensif, le trio Moser-Romy-Brunner s'est fait ridiculiser par la première ligne d'Olegs Znaroks. Pour espérer accrocher les meilleures nations, la sélection nationale se doit de fournir un effort de tous les instants. Bien trop nonchalant dans son backchecking, Damien Brunner ne crée pas assez de choses en zone offensive pour se permettre de négliger son travail dans la portion helvétique de glace. Préféré à Berra, Genoni n'a pas offert la sécurité d'un Martin Gerber l'an passé en Suède. Sans démériter, Bärtschi, malgré un bon tir lors du deuxième tiers, et Fiala ont de leur côté donné l'impression d'être trop tendres pour le niveau international.
Sean Simpson disait espérer qu'un déclic se produirait, il n'a pas encore eu lieu. Face aux Etats-Unis samedi, la Suisse devra montrer autre chose si elle entend atteindre les quarts de finale. Il lui faudra aussi qu'elle se souvienne comment marquer des buts. Les Helvètes n'ont plus fait trembler les filets adverses depuis 215'55. Une éternité.