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La Suisse soutient les mesures de protection pour réfugiés en Libye

La situation des migrants en Méditerranée centrale sera au coeur d'une rencontre à Berne le 13 novembre (archives). KEYSTONE/AP/SANTI PALACIOS sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse veut s’engager activement pour la protection des réfugiés et des migrants passant par la Libye. Elle accueille le 13 novembre la troisième rencontre du groupe de contact de la Méditerranée centrale.

La réunion aura lieu à Berne, après Tunis en juillet et Rome en mars. Elle permettra aux Etats concernés par la migration dans cette région d’échanger des informations et d’élaborer les mesures à prendre.

La Suisse souhaite, dans ce cadre, mettre l’accent sur les mesures de protection pour les réfugiés et les migrants en Libye et sur la route migratoire vers la Libye. L’objectif est d’adopter une déclaration comprenant des actions en ce sens, a indiqué mardi le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM).

Dans cette région, la Suisse s’engage pour l’amélioration des conditions de détention en Libye. La recherche d’alternatives est l’une des priorités, avec à long terme, l’élimination des centres de détention, selon le SEM.

Stabilisation espérée

Les autres mesures passent par un soutien au retour volontaire vers les pays d’origine des migrants, le renforcement des structures d’asile et de protection le long de la route migratoire, la lutte contre la traite des êtres humains et la sécurisation des voies de migration. L’engagement de la Suisse en Libye s’inscrit dans la stratégie de coopération pour l’Afrique du Nord 2017-2020.

Mais la stabilisation politique du pays est une condition nécessaire pour résoudre la situation, selon le SEM. La Suisse soutient le processus de l’ONU pour ramener la paix dans le pays.

Il est toutefois difficile pour la Confédération d’être active en Libye en raison du manque de sécurité, relève de son côté le Département fédéral des affaires étrangères. La Suisse n’a plus de représentation diplomatique à Tripoli depuis trois ans.

Evitement

Cette année, jusqu’au 16 octobre, 110’000 personnes ont regagné le sud de l’Italie depuis la Libye. Depuis quelques mois, on constate un mouvement d’évitement du pays au profit de la Tunisie.

Le nombre de migrants gagnant l’Europe depuis la Corne de l’Afrique a baissé. Ils ne représentent plus que 14% des arrivées depuis le début de l’année. Les personnes originaires d’Afrique de l’Ouest atteignent 60%, selon les chiffres du HCR.

La Libye compte 416’000 migrants, dont certains avec la volonté de rester. On compte ainsi 43’000 réfugiés et demandeurs d’asile dans le pays.

De l’avis du SEM, ces prochains mois, il ne devrait pas y avoir un grand nombre de traversées de la Méditerranée centrale. Mais la zone reste le principal facteur d’incertitude pour 2018. Bien que le nombre d’arrivées en Italie soit à la baisse, la situation reste problématique, avec 2270 décès en mer entre janvier et août en traversant la Méditerranée centrale, ajoute le HCR.

Etats concernés

Outre la Suisse, la rencontre à Berne du groupe de contact pour la Méditerranée centrale réunira l’Algérie, l’Allemagne, l’Autriche, la France, l’Italie, la Libye, le Mali, Malte, le Niger, la Slovénie, le Tchad et la Tunisie.

Le commissaire européen aux migrations et affaires intérieures, le Service européen pour l’action extérieure, ainsi que le CICR y participent aussi, en collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

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