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La Suisse veut davantage de femmes dans les missions de paix

La secrétaire d'Etat Pascale Baeriswyl relève que les pourparlers de paix sont plus durables lorsque des femmes participent (archives). KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse souhaite que davantage de femmes participent aux missions de paix et à la politique de sécurité. Elle a lancé jeudi à Genève son nouveau plan d’action national sur leur rôle sur ces questions.

“Les femmes ont souvent une facilité de contact avec la population civile locale, en particulier avec les femmes et les enfants, mais aussi avec les hommes victimes de violences”, relève le plan d’action. Or, elles sont souvent sous-représentées. Le dispositif appelle à mettre leur expertise au centre et au partage de responsabilité entre les hommes et elles.

La Suisse va aussi continuer de soutenir la société civile et les organisations locales de femmes dans les pays où elle oeuvre pour appuyer les processus de paix et la prévention de violences. Elle veut contribuer à l’émancipation et à la protection contre les violences sexuelles dans ces zones de conflits et dans les contextes de réfugiés et de migration.

Elle souhaite encore faire de la Genève internationale un centre pour lier la question du rôle des femmes dans la paix et la sécurité à celles du désarmement, des droits humains et de l’assistance humanitaire. Notamment au travers du Comité pour l’élimination de toute discrimination contre les femmes.

Le plan d’action suisse portera jusqu’en 2022. Ce lancement “n’est pas une raison de célébrer. C’est plutôt un rappel que davantage de travail nous attend”, a affirmé la numéro deux de la mission suisse auprès de l’ONU à Genève, Sabrina Dallafior. L’ambassadrice avait auparavant présidé le groupe interdépartemental sur les femmes, la paix et la sécurité.

Plusieurs départements associés

Dix-huit ans après l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur cette question, les exigences “ne sont toujours pas remplies”, déplore de son côté la secrétaire d’Etat aux affaires étrangères Pascale Baeriswyl. Les violences sexuelles contre les femmes mais aussi les hommes sont toujours largement répandues dans les zones de conflit.

Selon Mme Baeriswyl, les études montrent que les accords de paix sont plus durables lorsqu’ils sont négociés en partie au moins par des femmes. Or, celles-ci ne sont pas souvent associées aux discussions.

Ces dernières années, la Suisse a notamment soutenu un réseau mondial qui a facilité la participation de femmes à des pourparlers en Colombie, au Sri Lanka, en Afghanistan ou au Népal. Elle a aussi encadré des spécialistes de la consolidation de la paix avant leur déploiement. “Ces activités, et beaucoup d’autres, vont continuer”, dit Mme Dallafior.

Le plan d’action suisse est le quatrième depuis 2007. Il a été préparé par quatre départements fédéraux avec des responsables politiques et la société civile.

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