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La Syrie en passe de créer un comité constitutionnel

Les frappes aériennes menées par la coalition antidjihadiste pour libérer Raqa de l'emprise du groupe Etat islamique ont laissé la ville syrienne "en ruines" (archives). KEYSTONE/AP/HUSSEIN MALLA sda-ats

(Keystone-ATS) Le gouvernement syrien a établi une liste de 50 noms pour la création d’un comité constitutionnel dans ce pays en conflit depuis plus de sept ans, a indiqué mardi l’ONU. Sur le terrain, les forces kurdes se retirent de la ville de Minbej, au nord du pays.

La liste est parvenue au bureau de l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, la semaine dernière, précise ce bureau à Genève. Le dispositif avait été décidé en janvier lors d’une réunion organisée par la Russie. En revanche, aucune indication sur une liste donnée par l’opposition n’a été relayée.

Accord à Minbej

Sur le terrain, la principale milice kurde de Syrie a annoncé mardi son retrait de Minbej. Elle l’avait prise aux djihadistes du groupe Etat islamique (EI) en 2016. Cette annonce intervient au lendemain d’une réunion entre le secrétaire d’Etat (ministre des affaires étrangères) américain Mike Pompeo et son homologue turc Mevlut Cavusolgu, qui a abouti à un accord concernant Minbej.

Les YPG forment l’épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants arabes et kurdes soutenue par Washington. Elle a joué un rôle clé dans la lutte contre l’EI en Syrie. De plus, les Etats-Unis ont déployé des militaires à Minbej, tout comme la France.

La Turquie avait lancé en janvier dans le nord-ouest de la Syrie une offensive contre les YPG, qu’elle considère comme une organisation “terroriste”. Après avoir chassé les YPG de l’ex-enclave kurde d’Afrine, la Turquie, qui voit d’un très mauvais oeil la présence de forces kurdes syriennes à sa frontière, a menacé à plusieurs reprises d’étendre ses opérations vers Minbej à l’est.

Tension retombée

Ces menaces ont notamment soulevé la crainte d’une confrontation possible entre les troupes turques et les forces américaines présentes à Minbej. La tension est retombée fin mai quand Washington et Ankara avaient défini les contours d’une “feuille de route” en vue de coopérer pour assurer la sécurité et la stabilité” dans cette ville.

Dans le reste du pays, au moins 45 combattants prorégime ont été tués depuis dimanche dans l’est de la Syrie par des djihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans des combats toujours en cours, a annoncé mardi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Dans le camp adverse, au moins 26 combattants de l’EI ont également été tués depuis dimanche.

Amnesty enquête à Raqa

De son côté, Amnesty International a enquêté à Raqa, dans le nord de la Syrie où la coalition internationale conduite par les Etats-unis a mené une vaste opération du 6 juin au 17 octobre 2017 pour chasser les djihadistes qui s’y étaient installés trois ans plus tôt. Des chercheurs se sont rendus dans 42 sites touchés par des frappes aériennes de la coalition.

Selon eux, les frappes aériennes pour libérer Raqa ont tué des centaines de civils et blessé des milliers d’autres. Elles ont laissé la ville syrienne “en ruines”, dénonce l’ONG

Poches de l’EI

L’EI conserve encore quelques petites poches de territoire dans l’est syrien, après l’atrophie progressive du califat que le groupe avait autoproclamé en 2014 sur des pans entiers de la Syrie et de l’Irak.

Après des offensives distinctes du régime et de forces kurdes syriennes soutenues par les États-Unis ces derniers temps, les djihadistes contrôlent désormais moins de 3% du territoire syrien, contre près de 50% fin 2016, selon l’OSDH.

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