Des perspectives suisses en 10 langues

La vétusté des trains italiens pointée du doigt après l’accident

Les familles doivent affronter l'épreuve de l'identification des corps, que la violence du choc a sévèrement endommagés. KEYSTONE/EPA ANSA/GAETANO LO PORTO sda-ats

(Keystone-ATS) Vingt-trois personnes ont perdu la vie lors de la collision ferroviaire dans les Pouilles. L’accident met en lumière la vétusté du système ferroviaire régional, que l’Italie annonce vouloir améliorer à hauteur de 1,8 milliard.

“C’est l’un des systèmes les moins évolués et les plus risqués”, a déclaré mercredi le ministre des Transports devant le Parlement en évoquant le système prévalant sur le tronçon entre Corato et Andria, constitué d’une voie unique sur laquelle les chefs des gares doivent se mettre d’accord par téléphone pour laisser passer un train.

Graziano Delrio a annoncé “1,8 milliard d’euros supplémentaires” (1,96 milliard de francs suisses) pour le réseau ferroviaire régional. Un réseau dont la vétusté est abondamment critiquée en Italie qui ne dispose, hors des connexions entre grandes villes, que de trains lents et techniquement dépassés, surtout dans le Sud.

“Prendre le train dans les régions méridionales des Pouilles, de Calabre, de Campagnie, de la Basilicate et de Sicile est un projet réservé aux aventuriers”, a ainsi écrit l’auteur de Gomorra Roberto Saviano sur sa page Facebook, demandant au président du Conseil Matteo Renzi de prendre le problème à bras-le-corps.

Bilan revu

Dans un premier temps, des responsables gouvernementaux avaient annoncé que la tragédie avait fait 27 tués, mais ce bilan a été revu à la baisse dans la journée. “Pour l’instant, nous avons 23 tués”, a déclaré le procureur de Bari, Francesco Giannella. Il précise que toutes les victimes, sauf une, avaient été identifiées. Parmi la cinquantaine de blessés, plusieurs sont dans un état grave, a ajouté le procureur.

Parents, proches et amis des victimes se sont rués vers les hôpitaux de Bari, mais aussi à la morgue pour reconnaître les corps. “Je vous en supplie, trouvez qui est responsable. Ils n’ont pas mérité de mourir comme ça”, a lancé en larmes une femme, dont le père est mort dans l’accident.

La plus âgée de ces victimes avait 72 ans et la plus jeune à peine 15 ans. Selon les médias italiens, cette dernière était allée suivre un cours de rattrapage dans son lycée à Andria.

Les opérations de recherche d’éventuels survivants ou victimes de cette catastrophe ont été conclues mercredi en fin d’après-midi. Aucun autre corps ou débris humain n’ont été retrouvés, a indiqué le chef des pompiers de cette région du sud-est de l’Italie.

Trois enquêtes ouvertes

Pour comprendre le drame, trois enquêtes ont été ouvertes: une de la justice, une du ministère des Transports et une de la société des chemins de fer, Ferrotramviaria, qui exploite la ligne.

“Nous avons mis à disposition des autorités judiciaires tous les registres des communications entre les gares. Nous avons toutes les informations, mais maintenant elles doivent être analysées”, a déclaré le directeur général de Ferrotramvia Massimo Nitti lors d’une interview à une télévision locale, TeleNorba.

Mardi, l’on a appris que la composition de l’un des trains a été fabriquée par l’entreprise thurgovienne Stadler Rail, comme l’a précisé sa porte-parole Marina Winder lors de l’émission de la télévision alémanique SRF “10vor10”.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision