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Laboratoire à St-Aubin (FR) : craintes pour les chiens et les chats

(Keystone-ATS) L’entreprise pharmaceutique américaine Elanco, active dans la santé animale, veut fermer son site de St-Aubin (FR). Outre la suppression de 80 postes de travail, plusieurs centaines d’animaux risquent d’être euthanasiés, craint la Ligue suisse contre la vivisection.

“Nous voulons un plan social aussi pour les animaux”, a revendiqué mardi la Ligue suisse contre la vivisection (LSCV) dans un communiqué. Car si 80 emplois risquent de passer à la trappe, pour les animaux, la décision de fermer le site de St-Aubin signifie l’abattoir, les fermes d’engraissement ou l’euthanasie.

“De la part d’une importante entreprise pharmaceutique qui génère chaque année plusieurs milliards de dollars de bénéfices nets, le procédé qui consiste à éliminer brutalement des animaux devenus inutiles choque”, poursuit la ligue.

Selon les estimations de la LSCV, quelque 800 grands animaux sont présents en moyenne sur le site et servent dans des expérimentations pour des nouvelles formulations antiparasitaires. Outre les moutons, porcs et bovins, 350 chiens et 150 chats sont concernés, sans compter un millier de rongeurs.

Offres spontanées

“Nous avons déjà reçu quelques offres spontanées de refuges pour recueillir des chats et des chiens”, précise à l’ats Luc Fournier, président de l’association. Et de citer notamment les Sociétés protectrices des animaux de Genève et Neuchâtel pour les chiens et SOS Chats dans la commune de Meyrin (GE).

La LSCV propose de mettre sur pied un programme de reclassement pour les toutous. “Imaginons qu’Elanco mette mille francs par chien, ce ne serait certainement pas un souci de sauver les 350.”

Selon la LSCV, Elanco fait la sourde oreille pour l’instant. Mardi en fin d’après-midi, l’entreprise n’avait pas pu être atteinte pour une prise de position. “En général, les chiens de laboratoire sont de toute façon euthanasiés au bout de quatre ou cinq ans”, rappelle M. Fournier.

Plusieurs options

Du côté du Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (SAAV) de Fribourg, on indique être en contact avec Elanco. “Plusieurs propositions concrètes ont été faites par l’entreprise.” Parmi elles, l’euthanasie des animaux n’est pas la première option, précise le service.

L’idée de la reconversion des animaux proposée par la LSCV est par contre jugée “peu réaliste”, notamment pour les chiens. Car ils ont vécu toute leur vie en circuit fermé, sans contact avec l’extérieur. Pour les chats, “ce serait déjà plus envisageable.”

Le SAAV ne souhaite cependant pas entrer dans les détails des options envisagées, car des consultations sont encore en cours jusqu’à fin novembre. Elanco devrait communiquer à ce sujet le 1er décembre. Le service vétérinaire rappelle que les droits et les obligations concernant les animaux incombent à l’entreprise propriétaire.

Actions en vue

Si rien n’est fait par l’entreprise, la LSCV se dit prête à envisager des actions de protestation. “Elanco est-elle vraiment prête à écorner son image de marque pour quelques centaines de milliers de francs”, s’interroge Luc Fournier.

Elanco a annoncé en octobre vouloir fermer son site de St-Aubin. Vingt à trente collaborateurs se verront proposer un transfert vers les laboratoires bâlois. La firme, qui emploie quelque 350 personnes en Suisse, est une division du groupe pharmaceutique américain Eli Lilly. En janvier dernier, elle a achevé le rachat de la division Santé animale du groupe bâlois Novartis.

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