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Laboratoire géologique à ciel ouvert à Riederalp (VS)

A Moosfluh (VS), sur la rive gauche du glacier d'Aletsch (le plus grand des Alpes), toute une pente est en mouvement depuis plusieurs années déjà. Keystone/DOMINIC STEINMANN sda-ats

(Keystone-ATS) Le site du glissement de terrain de Moosfluh, sur la commune de Riederalp (VS), est devenu un vaste laboratoire à ciel ouvert. Des scientifiques y installent de nouveaux instruments pour étudier en détail un phénomène qui risque de se répandre.

A Moosfluh, sur la rive gauche du glacier d’Aletsch (le plus grand des Alpes), toute une pente est en mouvement depuis plusieurs années déjà. Mais le déplacement de ces deux km2 de roches et de terres s’est accéléré: par endroits, il dépasse un mètre par an.

Tous les sentiers pédestres traversant la zone ont été interdits par mesure de sécurité. Seuls les scientifiques qui étudient le phénomène y ont accès. Et pour surveiller les lieux au mieux, ils ont imaginé un système inédit.

Surveillance sismique

Autour de la zone en mouvement, douze géophones (capteurs de vibrations sismiques) ont été installés. Avec ces instruments, les spécialistes espèrent littéralement “voir” ce qui se passe à l’intérieur de la masse qui se déplace, explique Hugo Raetzo, géologue à l’Office fédéral de l’environnement. Les vibrations induites par le mouvement seront mesurées avec précision.

Les spécialistes espèrent mieux comprendre un phénomène qui peut se répéter ailleurs. La mesure de l’amplitude des mouvements permettra d’évaluer plus précisément le volume en déplacement, de savoir où la roche se déforme, où elle se brise. C’est important pour évaluer le danger, précise Hugo Raetzo.

Le géologue estime à environ 150 millions de m3 cette masse mouvante, soit environ cinq fois plus que l’écroulement de Randa (VS) ou celui de Derborence (VS). Mais malgré des mouvements qui, en septembre 2016, ont par endroits atteint 80 cm par jour, l’hypothèse d’un écroulement massif est écartée.

Les scientifiques pensent que toute la paroi va s’effondrer, mais par petits morceaux. A cause de la fonte du glacier d’Aletsch, dont la glace agit comme un arc-boutant (support) contre la paroi rocheuse.

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