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Lady Gaga & Tony Bennett séduisent Montreux avec des douceurs

(Keystone-ATS) Présenté comme le concert événement de la 49e édition du Festival de jazz de Montreux, le duo Lady Gaga, 29 ans, et Tony Bennet, 88 ans, a rempli mardi l’Auditorium Stravinski. Malgré une prestation un peu plate, ils ont séduit un public venu voir les légendes.

A Montreux, rien n’est impossible et les rencontres les plus improbables sont nombreuses dans l’histoire du festival, comme le racontait son fondateur, feu Claude Nobs. Une Lady Gaga connue pour ses excentricités systématiques et un crooner introduit par un enregistrement de Frank Sinatra né il y a juste 100 ans, le choc pouvait promettre.

Au final, le concert d’1h45, dont les places pouvaient atteindre 385 francs, aura certes fait passer un bon moment aux festivaliers, mais point d’étincelles entre les deux styles, ni de complicité qui pousseraient à qualifier d’hors du commun ce duo. Des pros rompus à la scène, mais qui n’enflamment pas la soirée.

Douces romances

Visiblement certains spectateurs sont même ressortis de la salle, lassés des douces romances de Tony Bennett. J’étais venue écouter les chansons de Lady Gaga, pas ça, lançait une femme, en quittant les lieux, visiblement ulcérée par la quiétude de la soirée.

Pourtant Tony Bennett a souvent fait plaisir à voir, poussant sa voix, même si elle ne répond plus comme au premier jour. Des airs de Frank Sinatra, de Duke Ellington, une chanson écrite par Charlie Chaplin, le crooner a beaucoup chanté l’amour et les sourires, la vie qui vaut la peine d’être vécue quand les deux sont réunis. Sans oublier son classique “I left my Heart in San Francisco”.

Peu de véritable show

L’atmosphère était douce pour ses romances, lui apparaissant sur un côté de la scène alors que Lady Gaga disparaissait de l’autre. Avec leur album “Cheek to Cheek”, ils ont retrouvé les scènes du monde entier. La diva change souvent d’habits, de la robe noire à celle de paillettes, en passant par des tenues un peu dénudées, entraînant quelques cris de fans.

Lady Gaga chante, bouge un peu, alors que Tony Bennet reste en place. Elle se lance aussi dans “La vie en rose” d’Edith Piaf, en français et en anglais, dans une robe toute rose et une coiffure blonde platine. C’est bruyant et l’on pense vite à la petite dame en noire qui émeut davantage dans le moindre bout d’enregistrement.

Trop différents

Le directeur de Montreux, Mathieu Jaton, avait annoncé à 20h30 un concert extraordinaire, suivi par Quincy Jones, “heureux d’être de retour à la maison”, et promettant le plus magnifique des concerts. A 22h15, après “The Lady is a Tramp”, sans rappel, le show était terminé, sans que l’alchimie ait vraiment pris entre les deux personnages. Même si le public les a largement applaudis.

Une centaine de concerts sont au programme de la 49e édition de Montreux jusqu’au 18 juillet. Le festival se poursuit mardi avec une soirée rassemblant Damien Rice et Nils Frahm. Vendredi, Portishead viendra pour la première fois à Montreux, le même soir que la Suissesse Sophie Hunger au Jazz Lab.

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