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Lausanne: cinq gardiens de prison accusés d’abus d’autorité

(Keystone-ATS) Le procès de cinq gardiens de prison s’est ouvert lundi devant le tribunal de police de Lausanne. Ils sont accusés d’avoir passé à tabac un financier zurichois à la prison du Bois-Mermet, à Lausanne, en septembre 2009.

Tous sont accusés d’abus d’autorité, d’agression et de lésions corporelles simples qualifiées. Le procès fait suite à deux classements du Ministère public, dont un du procureur général Eric Cottier, cassés par le Tribunal cantonal vaudois.

Refus d’obéir

Le 18 septembre 2009, le plaignant, incarcéré dans le cadre d’une enquête pour blanchiment, devait être placé en cellule d’attente en vue d’être entendu par la directrice de la prison. Après la fouille, il a refusé de donner aux gardiens un tube de crème médicamenteuse qu’il portait sur lui.

Les gardiens l’ont alors maîtrisé pour lui prendre de force son médicament. Durant l’incident, le détenu se serait débattu, et s’en serait pris physiquement à plusieurs d’entre eux. Ils l’auraient alors frappé pour se défendre.

Après l’intervention des prévenus, le plaignant a été, selon l’acte d’accusation, couvert de sang, et a demandé sans succès à prendre une douche. Le rapport médical a fait état de dermabrasions, de tuméfactions et d’ecchymoses disséminées sur tout le corps.

Détenu “oppositionnel”

D’après les accusés, le détenu était connu comme “oppositionnel et très fatigant”, mais pas comme quelqu’un de dangereux ou de violent. Selon eux, il était nécessaire d’examiner le tube de crème, pour s’assurer notamment qu’aucune lame de rasoir n’était scotchée dessus.

Le plaignant considère qu’il a subi un régime spécial durant toute sa détention, en raison de consignes du Ministère public central de la Confédération, ayant pour but de faire pression sur lui. Il pense que le lieu a été “choisi pour le passer à tabac”, et que les gardiens n’avaient pas l’intention de lui rendre son tube de crème.

“Disproportionnée”

Selon l’accusation, “l’intervention des prévenus paraît disproportionnée et les moyens utilisés par ceux-ci excessifs”. D’autre part, “ces circonstances paraissent également attester la conscience et la volonté de s’en prendre à la victime et de lui causer des lésions”. Le jugement tombera ultérieurement.

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