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Lausanne: le festival investit de nouveaux lieux à la Cité

Après une tentative de décentralisation, Myriam Kridi a ramené le festival de la Cité dans son périmètre historique. KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) “La Perchée”, “Grand canyon”, “La Nomade”: le festival de la Cité retrouve son coeur historique, autour de la cathédrale de Lausanne, mais il investit de nouveaux espaces. Plus d’une centaine de spectacles sont au menu de cette 46e édition 4 au 9 juillet.

Après une tentative de décentralisation très critiquée, le festival se resserre sur son périmètre historique. Mais sa directrice, Myriam Kridi, l’ouvre à de nouveaux lieux: “La Perchée” aura le nouveau Parlement en toile de fond, le “Grand Canyon” s’implantera derrière le Palais de Rumine et le pont Bessières sera fermé pour l’occasion.

Défi: “trouver la bonne combinaison entre le lieu et la performance artistique”, a expliqué Mme Kridi mercredi devant la presse. Le festival reste fidèle à sa ligne pluridisciplinaire, ouverte aux artistes des cinq continents sans oublier les talents suisses. Une scène, “The Great Escape”, sera dédiée aux artistes helvétiques.

Musique et danse

La programmation accorde une large place à la musique, à la danse et aux performances hors normes. Chaque soir, durant cinq heures, avec “This variation”, Tino Sehgal, un artiste radical qui vient de se produire sur de grandes scènes européennes, investira une pièce plongée dans le noir, où on devine des mouvements, mais on ignore si notre voisin est un interprète ou un spectateur.

Le chorégraphe Bruno Beltrao, issu de la “street dance”, travaille dans un quartier périphérique de Rio. Il viendra présenter sa nouvelle création, qui parle de la marche des migrants. Pour fêter les 20 ans de sa compagnie, le Portugais Paulo Ribeiro a imaginé une grande “Fête de l’insignifiance”, avec une bande-son détonante.

Toutes les musiques

En musique, le festival programme du rock avec Emilie Zoé ou Fufanu, de la pop sensible et engagée avec François & The Atlas Mountains, du rap avec KT Gorique. Gaye Su Akyol, qui vient d’Istanbul, mélange musique turque et psychédélique. Au menu encore une “battle” musicale entre jazz et baroque avec l’Odyssée des cuivres, l’organiste de la cathédrale et un concert autour d’un album de Moondog.

Le public est appelé à participer à plusieurs spectacles, comme à “Corbeaux” de Bouchra Ouizguen ou Hamsa 21600, avec Séni, une performance autour de la respiration – 21’600 est le nombre moyen de respirations par jour. Christophe Meierhans a rédigé une nouvelle constitution en 350 articles, dont il débattra avec le public, “un objet théâtral réaliste et subversif”, selon Mme Kridi.

Cirque et théâtre

Du cirque aussi avec “Rare birds” et leurs portés acrobatiques, des ateliers et des spectacles pour les familles, et une performance de 10 heures, de 13h00 à 23h00, dans la cathédrale de Lausanne: la compagnie IF traversera la nef au son ininterrompu d’une seule note, modulé par quatre instruments bricolés.

Le théâtre est un peu moins présent cette année. Fruit du hasard et des aléas, selon Myriam Kridi. C’est aussi dû au fait qu’il est plus difficile d’en programmer dans la configuration resserrée de cette année. Par le passé, les scènes qui demandent du silence – comme pour le théâtre – étaient un peu excentrées, a-t-elle rappelé.

Le festival dispose d’un budget d’un peu plus de deux millions de francs, financés par la ville et le canton (44%), les dons (20%), le sponsoring (15%) et les recettes des bars (21%). Tous les spectacles sont gratuits.

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